Quelle est l'évolution des idées pédagogiques ?

Thèmes abordés

Histoire, idées pédagogiques, éducation nouvelle, pédagogie active, pédagogie différenciée, pédagogie alternative, éducation adaptée, éducation traditionnelle, pédagogie Montessori, pédagogie de Célestin Freinet, pédagogie de Reggio Emilia

Résumé du document

L'histoire des idées éducatives fait référence à l'ensemble des courants de pensée qui se sont succédés et entremêlés au coeur de l'histoire de l'enseignement. Ces idées éducatives sont empreintes des pensées de grands philosophes et pédagogues qui ont repensé le système scolaire dans sa globalité, en remettant en cause les apprentissages dispensés ainsi que le rôle de chacun de ses acteurs. Dès la fin du XIXe siècle, l'éducation nouvelle émerge comme un nouveau courant de pensée, qui vient marquer l'histoire des idées éducatives.

Extraits

[...] Enfin, la place de l'enfant au cœur même de la pratique enseignante se retrouve également dans la pédagogie de Reggio Emilia. Cette pédagogie est créée par l'enseignant et pédagogue italien Loris Malaguzzi (1920-1994) qui accorde une place centrale à l'art dans son enseignement. Pour lui, l'enfant doit être considéré comme un citoyen en devenir et il doit donc être le guide des apprentissages scolaires. Ce qui est nouveau à travers ce modèle, c'est l'implication d'un acteur inédit au sein du système éducatif ; la relation enseignant-élève n'est plus duelle, puisque les parents rejoignent à présent la « communauté éduquante ». [...]

[...] Le lien entre politique et éducation transparait également au sein de la pensée de Malaguzzi et de l'école Reggio Emilia ; on y trouve l'importance de l'aspect social dans les apprentissages dispensés aux enfants, avec des classes populaires qui sont au centre de cette instruction. Malaguzzi est un partisan du régime communiste italien. L'éducation devient un moyen de lutte contre le régime fasciste passé, en mettant notamment en avant la connaissance et l'accès à la citoyenneté. Au sein de cette pédagogie, la place des arts est centrale, tout comme le rôle endossé par l'enfant, acteur de ses savoirs et futur citoyen. [...]

[...] Il n'est pas possible de penser les enseignements en imaginant les élèves comme un groupe d'apprenants, semblables et homogènes. Chaque enfant à son propre rythme, avec ses potentialités et ses lacunes et il faut partir de ces caractéristiques pour le faire évoluer à son rythme. En ce sens, les grands principes de l'école nouvelle entrent en conflit avec ceux de l'école traditionnelle. Les pédagogues partisans de ce nouveau courant de penser mettent également en avant la nécessité de dispenser des savoirs communs aux filles et aux garçons, et surtout, de diffuser ces apprentissages au sein d'un espace commun. [...]

[...] Cette mouvance illustre une scission entre les pédagogues qui envisagent l'enfant comme un être biologique et ceux qui le pensent comme un être social, sur lequel le milieu de vie à une incidence majeure, notamment face aux apprentissages. D'autres adoptent une double position comme Ovide Decroly (tout début XXème siècle). On constate que l'aspect politique est prégnant dans ces différentes approches de l'éducation, avec, en son centre, la classe bourgeoise. Aujourd'hui, on parle davantage de pédagogie active, différenciée ou alternative. L'histoire de l'éducation nouvelle est indissociable de son aspect politique. C'est ce que l'on constate dans un premier temps lorsque l'on s'intéresse à l'éducation adaptée qui naît durant la domination coloniale du XXème siècle. [...]

[...] C'est un aspect que l'on retrouve encore aujourd'hui dans les écoles maternelles françaises, mais très rarement au delà. Dans la pensée de Rousseau, l'enfant est pensé en tant qu'individu à part entière, avec des besoins qui lui sont propres. Il mentionne l'idée de stades différents au sein de son développement, qui doivent alors coincider à des méthodes d'apprentissage particulières. Sa méthodologie place l'apprenant au cœur des apprentissages ; l'enfant devient un véritable acteur de son savoir. Cependant, à travers la pensée de Rousseau, on ne retrouve pas de modèle s'imposant en tant que système scolaire propre. [...]