Ovide DECROLY est né, en 1871, à Renaix en Belgique. Son père d'origine française est industriel. Sa mère est musicienne et lui donne, de ce fait, une éducation musicale. Il reçoit une éducation teintée de rousseauisme, basée sur la nature et son père lui apprend à travailler avec les mains. Cependant Decroly a du mal à supporter l'éducation autoritaire de son père et de l'école. En effet, il a beaucoup souffert lors de sa scolarité, surtout parce qu'on y découpait l'enseignement en différentes disciplines. Plus tard, dans l'exercice de sa fonction, il s'attachera à rechercher un moyen d'enseignement cohérent.
Puis, il effectue des études médicales à l'Université de Gand. Il complète sa formation à Berlin et à Paris où il s'intéresse à la neurologie et aux maladies mentales. En effet, très tôt dans l'exercice de sa profession, il se consacre à la pathologie des enfants qu'à l'époque on appelait « anormaux ou arrières », lui préfère les appeler « irréguliers ». Avec ces enfants, le médecin comprend très vite qu'il doit devenir psychologue et éducateur.
En 1901, à l'âge de trente ans, il accueille dans sa propre demeure, avec l'aide de son épouse, vingt-cinq de ces enfants, créant pour eux son premier Institut d'enseignement spécial.
La structure familiale donne à ces enfants la sécurité affective dont ils ont besoin. Proscrivant tout enseignement verbal, Decroly favorise, dans le grand jardin, les rencontres avec les animaux, les plantes, les objets. Enfants et éducateurs y trouvent autant de stimulations pour l'observation, l'expression motrice, l'utilisation du langage et la manifestation de la solidarité. Les acquisitions intellectuelles sont centrées sur les grands besoins vitaux : manger, boire, se vêtir et se préparer à un métier : c'est « l'éducation pour la vie par la vie ».
En 1904, il est nommé inspecteur des classes spéciales de la ville de Bruxelles. Il fonde une société de « Pédotechnie » avec des instituteurs.
Les progrès effectués par ces enfants « irréguliers » incitent, en 1907, le Dr Decroly à créer, en s'inspirant des mêmes principes, une école destinée à l'enfance normal : c'est l'école « Pour la vie, par la vie » de l'Ermitage. C'est de cette école que viennent les orientations qui ont défini l'école de Decroly.
[...] Son choix dépend des circonstances. Par exemple à deux ans les enfants ont un intérêt tout particulier pour les objets qui lui permettent de se déplacer. Par la suite, les thèmes tels que la nourriture, les vêtements, la maison, le chauffage, les transports deviennent des sujets d'enseignement. Après 8 ans, ce sont les mêmes centres d'intérêt pendant un an ; les enfants collaborent en groupe et chaque centre est envisagé de divers points de vue. Il y a les intérêts intellectuels généraux, pour l'imaginaire, on y cherche l'origine des choses, leurs relations entre elles, leur causalité. [...]
[...] C'est ainsi que l'on va: du simple au complexe du concret à l'abstrait de la réceptivité passive à la spontanéité de l'indétermination à la spécialisation de la subjectivité à l'objectivité du principe de jouissance au principe de réalité de l'immédiat à la médiateté du présent au futur, du proche au lointain de l'éparpillement à l'unité. Selon Decroly, la classe est partout, à la cuisine, au jardin, aux champs, à la ferme, à l'atelier, à la carrière, aux magasins, aux musées, aux expositions . L'enfant est alors actif dans sa propre éducation. Il se fait une opinion personnelle. Ainsi l'enfant travaille de façon autonome, mais il est soutenu dans ses projets, il est encouragé. [...]
[...] De plus, la pédagogie decrolienne développe des concepts flous. En effet, selon, O.Reboul, dans son ouvrage d'analyse des discours pédagogiques révèle une faiblesse dans sa pédagogie: elle utilise de multiples concepts et valeurs flous, approximatifs ainsi que de nombreuses métaphores, principalement liées à la nature. Il reprend le concept des qualités humaines et se demande quelles sont ces qualités. Puis, il reprend un concept de Decroly l'enfant doit être pris tel qu'il est, puis préparé, autant que faire se peut, pour la vie Mais pour quelle vie? [...]
[...] et tant d'autres sujets, étaient de nature à intéresser les enfants. L'occasionnel et les surprises apportées de la maison sont exploités de diverses façons selon l'intérêt éveillé dans la classe, et permettent à chaque enfant d'exercer son jugement et son esprit d'observation, en découvrant, s'interrogeant, jouant, collectionnant, s'exerçant, comparant, tirant parti et profit du cheminement et des remarques de tous. Ce qui doit rester essentiel, c'est que l'intérêt développé prenne ses racines dans la vie, qu'il naisse d'une situation vraie pour permettre aux enfants de réfléchir sur du réel, de chercher des réponses à leurs questions au travers de livres, de lieux, d'expositions, de personnes ressources, d'écrits, de calculs, d'expérimentation, de documentation, d'enthousiasme, de méditation. [...]
[...] Ses publications lui attirent rapidement la notoriété. A la postérité, il apparaît comme l'un des créateurs des méthodes nouvelles. En 1921, au congrès de Calais, il est l'un des fondateurs de la Ligue Internationale pour l'éducation nouvelle et devient un participant actif de ces congrès. En 1925, au cours d'un voyage d'étude aux Etats-Unis, il rencontre Stanley Hall et John Dewey dont il traduit le livre Comment nous pensons Puis, en 1930, Decroly élabore sa méthode qui peut servir jusqu'à l'université Il ne cesse d'œuvrer avec les enfants et d'approfondir ses recherches jusqu'à sa mort subite en 1932 à l'âge de 61 ans. [...]
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