L'idée de départ était de se poser la question suivante : qu'est-ce qu'un élève compétent en Education Physique et Sportive au terme de la formation scolaire?
Selon Alain Hébrard (Inspecteur Général de l'Education Nationale), « un élève correctement éduqué serait celui qui serait le plus avancé dans de multiples apprentissages sportifs aux exigences multiples, mettant en jeu de multiples connaissances et compétences ». Ainsi, à priori, un élève compétent, au terme de la formation scolaire, en EPS, est celui qui possède un curriculum jugé complet en terme de quantité et de diversité dans les activités physiques et sportives. Il s'agit ainsi de tenter de décrire et de comprendre la diversité des points de vue des acteurs engagés directement ou indirectement dans l'enseignement de l'EPS, en France et en dehors de nos frontières. En effet, «Nul ne peut enseigner véritablement s'il n'enseigne pas quelque chose de véritable ou de valable à ses propres yeux […] et il n'y a pas d'enseignement (ou de transmission de compétences) possible sans la reconnaissance par ceux à qui l'enseignement s'adresse (c'est-à-dire les élèves) d'une légitimité de la chose enseignée […], il faut aussi que ce sentiment soit partagé par l'enseignant lui-même. » Il s'agit donc de voir ce que représente un élève compétent en EPS du point de vue institutionnel.
[...] Par conséquent, selon L.Tanguy, la notion de compétences, qui trouve son expression achevée dans l'enseignement technique et professionnel, centre les apprentissages et leurs évaluations sur des tâches données, et l'enseignement n'est pas disputé par une tradition centrée sur la transmission d'un patrimoine culturel. Ainsi, à partir de deux points de vue de sociologues de l'éducation, on peut dire que la notion de compétences, emparée par le monde de l'éducation depuis les années 1980, permet l'apprentissage de tâches, de savoirs, savoir-faire spécifiques centrés sur les besoins des élèves, et non exclusivement sur les disciplines. [...]
[...] Ainsi entendue et utilisée, la notion de compétences tend à faire valoir les différences et particularités individuelles, leur caractère distinctif plutôt que le principe d'égalité qui, sans être remis en cause, n'est plus la référence première qui donne sens au reste. Cette pédagogie fondée sur des objectifs mais définie en terme de compétences à acquérir a été prouvée dans l'enseignement professionnel et technique. Celui-ci a fourni la méthode, entre autres, des référentiels. Cette méthode s'appuie sur des définitions précises et utilise une terminologie fixée et des principes de classement systématisés. [...]
[...] Les compétences transmises ne devraient donc pas être seulement spécifiques à une matière d'enseignement, mais devraient aussi avoir un caractère assez général. La problématique sera donc la suivante : qu'est ce qu'un élève compétent en Education Physique et Sportive au terme de la formation scolaire du point de vu institutionnel en France et en Grande-Bretagne L'analyse Nous allons ainsi tenter de définir le terme de compétence, dans un premier temps particulièrement dans le domaine qui nous intéresse, c'est à dire dans le domaine de l'Education Physique et Sportive en France et en Grande-Bretagne ; dans un second temps de façon plus générale dans le monde scolaire et dans le monde du travail afin de mieux comprendre la définition de ce terme Les compétences en EPS : les programmes d'EPS En France Les Textes Officiels du collège (1996-1998) L'Education Physique et Sportive au collège, en France, met l'élève en contact avec un grand nombre d'activités physiques, sportives et artistiques (APSA) qui constituent un domaine de la culture contemporaine. [...]
[...] Le programme définit explicitement les compétences terminales exigibles en fin d'année, de cycle ou de formation et y associe les modalités d'évaluation correspondantes La polysémie du terme compétences permet un accord par défaut. La compétence se mesurant à travers les tâches à accomplir, elle est liée à l'action et devient un attribut qui ne peut être apprécié et mesuré que dans une situation donnée. Dans l'enseignement général, en particulier dans l'enseignement secondaire, les procédures, en parcellisant les tâches dans un ordre préétabli, paraissent formater les esprits plus que les aider à penser le monde et les relations entre les hommes, comme si la question du sens était réductible à la tâche à accomplir. [...]
[...] Ropé, la logique des compétences, à l'école, est une logique d'action rationnelle et centrée sur l'individu et les tâches qu'il doit savoir accomplir Le point de vue de L. Tanguy (d'après savoirs et compétences, de l'usage de ces notions dans l'école et l'entreprise L'Harmattan, 1994) La polysémie de la notion de compétence la rend apte à véhiculer un certain nombre d'idées communément considérées comme nécessaires et formulées autrement sur le plan théorique par les producteurs du savoir : aller à l'encontre de l'insularisation des savoirs liée à la division en disciplines juxtaposées ou encore celle d'acquisition de dispositions générales et transposables d'outils de pensée qui conditionnent la compréhension de tous les messages et l'intégration rationnelle de toutes les connaissances en même temps que la synthèse critique des savoirs susceptibles d'être acquis par d'autres voies (Collège de France, 1985). [...]
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