Nature du savoir écologique, milieu scolaire, extériorité du savoir, antériorité du savoir, savoir écologique, enseignants
Les idées ci-après développées sont extraites d'un travail personnel de recherche effectué au niveau doctoral portant sur les représentations sociales d'un groupe de 15 enseignants et enseignantes de sciences (S1, S2, S3,...S15) avec qui des interviews semi-directives ont été réalisées. L'analyse des discours de ces enseignants a permis de caractériser entre autres les représentations qu'ils se font de la nature du savoir écologique.
[...] [Le savoir écologique est] un ensemble de renseignements ou bien d'informations que l'étudiant peut avoir en suivant un cours par exemple. Ce que je sais maintenant, c'est un savoir écologique. J'ai passé trois années à l'ENS en faisant de l'écologie (S12). Depuis qu'on a enseigné l'écologie, on nous a dit que c'était une science qui s'intéressait aux êtres vivants, à leur milieu. Si je donne un savoir de ce genre, je dirai que c'est un savoir écologique. Je ne cherche jamais à savoir. Il est écologique (S14). L'écologie c'est quelque chose que l'on doit savoir (S15). [...]
[...] La principale idée qui traverse avec force le discours de tous les sujets sur la nature du savoir écologique se rapporte à l'extériorité et à l'antériorité de ce dernier par rapport au sujet connaissant. En d'autres termes, ce savoir serait préexistant dans le sens où il se trouverait quelque part dans la nature avant même que le sujet s'engage dans une activité cognitive. Le savoir écologique serait donc déjà là, d'où la tendance très fréquente des sujets à le présenter comme un savoir immanent, c'est-à-dire un savoir dont peuvent prendre connaissance des observateurs curieux et attentifs aux messages de la nature et du milieu. [...]
[...] L'écologie, c'est plutôt un constat des choses. Tout se constate, on se fait un savoir écologique (S7). Il y a des choses, des connaissances qu'on peut apporter du milieu sans les produire (S11). On peut sortir [sur le terrain], c'est-à-dire, extraire la relation que l'on veut, à laquelle on veut arriver (S13). On voit et on tire des conclusions. Les phénomènes existent et on les interprète, on fait une traduction. C'est la réalité. Voilà, ça, c'est devant nous puis on le traduit et on l'écrit (S15). [...]
[...] Il s'agit de la tendance observée chez certains sujets de considérer le savoir écologique comme un savoir officiel, c'est-à-dire un savoir qui fait autorité et qu'il faut accepter sans discussion. En témoignent les extraits de discours suivants où le caractère écologique de ce savoir semble acquis et bien établi : Le savoir que j'ai, c'est celui que j'ai étudié ou que j'ai enseigné. J'ai maintenant des informations sur l'écologie, c'est ce qu'on appelle un savoir (S4). [Le savoir écologique c'est] ce que l'élève doit connaître, relation entre les organismes, la pollution (S6). Les instructions officielles disent que c'est un savoir écologique. [...]
[...] Dans ces conditions, l'objet d'étude de l'écologie, en l'occurrence les relations, serait soit quelque chose de visible dans le milieu, soit quelque chose qu'on peut expérientiellement atteindre, comme en témoignent les extraits de discours suivants : C'est une chose [l'écologie] qu'on peut vivre (S1). Il faut que les élèves voient cette répartition, cette action du milieu. L'écologie n'est pas quelque chose de théorique. Il faut que les élèves descendent dans le milieu (S3). Quand on fait des études en géologie, on trouve beaucoup de difficultés parce que les notions géologiques sont abstraites. [...]
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