La langue parlée (autre que le français) à la maison a-t-elle un impact sur la réussite ou le parcours scolaire d'un élève ?
[...] En effet, il faut considérer que toute société a nécessairement une diversité langagière de par son histoire et sa tradition d'accueil par exemple. Diversité qui peut formaliser des inégalités surtout à l'école pour des enfants qui sont « partagés » entre deux cultures, deux langues. En ce sens, apprendre la langue du pays d'accueil est considéré comme étant la condition de l'adaptation sociale. Cependant, il ne faut pas réduire la distance langagière comme source de tous les maux de l'échec scolaire. En effet, il existe d'autres barrières comme celles de relégués socialement les individus stigmatisés dans les mêmes zones d'habitations par exemple. [...]
[...] Sujet : La langue parlée (autre que le français) à la maison a-t-elle un impact sur la réussite ou le parcours scolaire d'un élève ? Selon Christian Monseur et Marcel Crahay, « le poids de l'origine sociale des élèves sur leurs performances académiques doit être affirmé une fois de plus » (Monseur, Crahay, 2008). Suivant une tradition sociologique popularisée entre autre par les études de Pierre Bourdieu, il est nécessaire de comprendre que ces inégalités peuvent également avoir pour origine la langue parlée à la maison, en l'envisageant comme une sorte d'interdépendance entre l'origine sociale et langue. [...]
[...] C'est ce que confirment Christian Monseur et Marcel Crahay. En effet, selon eux, « il semble bien que l'influence de la variable immigration comme celle de la variable « langue parlée à la maison » soit « engloutie » dans l'effet exercé par le statut socio-économique et culturel de la famille d'origine des élèves » (Monseur, Crahay, 2008). De fait, l'enfant a la lourde mission, en quelque sorte, de se conformer à la société d'accueil en maîtrisant la langue du pays d'accueil. [...]
[...] En effet, cette distance langagière peut être source de conflits. Dans un premier temps, l'activation de la langue maternelle peut être perçue par la société d'accueil comme étant un biais à l'intégration des individus tandis que parler la langue de la société d'accueil à « la maison » peut être interprété par la cellule familiale comme étant une sorte « conflit de loyauté » pour reprendre la terminologie de Sylvia Lucchini. Finalement, apprendre la langue française, c'est en quelque sorte se conformer à la société d'accueil. [...]
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