La deuxième année d'IUFM est une période charnière dans la carrière d'un enseignant. Celui-ci passe d'une première année faite d'une compilation livresque d'informations en vue de passer le concours de professeur des écoles à une deuxième année où confrontation aux réalités du terrain, cours théoriques, préparation de cours et retours réflexifs sur ses différentes pratiques et les pratiques institutionnelles se chevauchent.
Endossant tout à tour « l'uniforme » d'enseignant et d'élève, il est nécessaire pour vivre au mieux cette deuxième année de clarifier sa situation afin d'établir des bases stables, solides et durables à une future pratique enseignante totale.
À ce titre, le présent mémoire est la dernière étape de la construction de mon identité professionnelle. Passé personnage public professionnalisé, la pratique de mon autorité devient légitime. Porteur d'éthique professionnelle, d'éthique de la responsabilité, je dois donc lier justesse et justice au quotidien.
C'est en cela que l'effort d'impersonnalisation (qui est un des enjeux de PE2) ne peut se faire sans le choc du terrain et une analyse profonde de sa propre pratique et de ses effets.
Nul ne pouvant enseigner sans élèves, il est évident que la relation enseignant-élève doit être au coeur des réflexions. En cela, une des grandes difficultés du métier est la création d'organisations pédagogiques permettant la construction de connaissances chez les élèves. Mais avant de poursuivre, il est d'ores et déjà nécessaire de clarifier quelques notions :
Dans le langage courant on définit la pédagogie comme science de l'éducation des enfants. Philippe Meirieu, quand à lui, ajoute une réflexion sur l'éducation, les finalités à y affecter et les méthodes à utiliser.
La didactique place le contenu disciplinaire à enseigner au centre des réflexions.
Gérard De Vecchi et Nicole Carmona-Magnaldi définissent la construction de savoirs en termes de changement : changer, c'est perdre une partie de ce que l'on sait, donc de ce que l'on est.
On voit très clairement apparaître la double perspective dans laquelle un enseignant est sans cesse placé. D'une part le travail requis par l'élucidation des difficultés et des éléments fondamentaux d'une notion à aborder dans le didactique, d'autre part la mise en place de dispositifs pédagogiques ayant pour but d'amener les élèves vers une construction de connaissances.
Toute la difficulté, mais aussi la grande subtilité de la profession vient donc du fait qu'aucun de ces deux aspects ne peut s'envisager sans y intégrer l'élément fondamental : l'élève.
C'est au cœur de ce mode de représentation de la profession d'enseignant que se situe ma problématique. Dès lors comment puis-je intégrer concrètement les élèves dans mes mises en place pédagogiques afin de donner du sens aux apprentissages ?
[...] J'ai choisi de découper la séquence en trois séances. Première séance : la puberté chez l'homme et la femme, les appareils génitaux. Deuxième séance : la relation sexuelle : la rencontre d'un spermatozoïde et d'un ovule : la fécondation Troisième séance : le développement de l'oeuf, la grossesse, la nutrition du futur bébé grâce au cordon ombilical et la naissance. La compétence visée par la séquence s'exprime en terme de connaissance : - avoir compris et retenu des fonctions du vivant qui en marquent l'unité et la diversité : développement et reproduction. [...]
[...] J'ai alors commencé à écrire les questions des élèves au tableau.Julien tient le rôle du script et doit noter tout ce qui sera inscrit au tableau (ceci afin que je garde une trace de toutes les questions posées pour m'en servir les semaines suivantes). Première question, posée par Mohamed : À quoi ça sert un préservatif ? Deuxième question, posée par Sofiane : À quoi servent les spermatozoïdes ? Troisième question, posée par Idriss : Au sujet des spermatozoïdes, j'ai déjà entendu dire qu'il y a une course des spermatozoïdes, qu'est-ce que ça veut dire ? [...]
[...] Maintenant, vous savez à quel moment le corps crée des spermatozoïdes et nous discuterons de leur fonction précise la semaine prochaine Il y a un terme dans le texte sur lequel vous ne m'avez fait aucune remarque ni posé aucune question, tout le monde sait donc ce que le mot fécondé signifie. Inès : Fécondé, ça veut dire que le spermatozoïde et l'ovule s'assemblent. Le maître : C'est exact, nous reparlerons de la fécondation plus en détail la semaine prochaine Au sujet de la ménopause, j'explique qu'à un certain âge, environ à 50 ans, les femmes arrêtent de produire des ovules, donc ne peuvent plus avoir d'enfants. C'est cela que l'on appelle la ménopause. Le texte distribué et les deux schémas servent de trace écrite à la première leçon. [...]
[...] Il doit permettre aux élèves d'organiser leurs connaissances, en faisant référence à des savoirs déjà abordés afin de les réinvestir pour générer l'élaboration de notions nouvelles, de concepts, de règles, de lois. Cela requiert un travail de fond sur les dispositifs pédagogiques pouvant être établis et une analyse continuelle de ce qui se passe dans la classe afin d'adapter ses différentes démarches aux réels besoins de ses élèves et remédier aux différents manques. Philippe Meirieu, qui pense profondément que l'enseignant doit se soumettre à ses élèves plutôt que de les soumettre rejoint la pensée des deux auteurs cités précédemment en définissant le rôle de l'enseignant en une double et inclassable prospection. [...]
[...] Adrien : Je voulais reparler de la question 4. Je sais pourquoi on peut croire ça. En fait vers 13-14 ans, notre corps fait des spermatozoïdes et on peut avoir des enfants. C'est à peu près à cet âge là que les poils poussent. Mais en réalité, on n'a pas besoin des poils. On peut se les raser et avoir quand même des enfants Cette intervention fait bien rire l'ensemble de la classe. Je les laisse alors plaisanter quelques instants avant de reprendre. [...]
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