Institutions scolaires, Aristote, Ancien régime, Révolution, Second Empire, Émile Guillaumin, enjeux, transition, monde rural, monde urbain, industrialisation, École publique, École privée, instruction, inégalité d'accès, École laïque, École religieuse, droit, privilège, loi Guizot de 1833, EPS Écoles Primaires Supérieures, condition sociale, statut social, Etienne de la Boétie (1530 - 1563), École républicaine, ligue de l'enseignement de 1866, Jean Macé, Jules Ferry, gratuité, obligation
Deux textes, qui ont pour cadre la France du 19e siècle, nous interrogent sur la notion de partage et d'égalité promue par la Révolution de 1789, plus précisément dans le champ de l'instruction sous le Second Empire (1852-1870). L'un est extrait de « La vie d'un simple » d'Émile Guillaumin (1873-1951) et met en scène une courte discussion entre un métayer et le propriétaire de la métairie en 1853, au sujet de l'éventuelle scolarisation en primaire de Jean, fils aîné du métayer et père de l'auteur. Le second est extrait de « Le roman d'un enfant » de Pierre Loti (1850-1923) et expose les réflexions de l'auteur alors âgé de 12 ans au sujet de sa scolarisation dans le secondaire. Mis en tension, ces deux extraits soulèvent la question cruciale de l'accès à l'instruction des enfants sous le Second Empire. Les enjeux sont-ils les mêmes pour tous ? Peut-on réduire l'inégalité d'accès à l'instruction à une simple question financière ? Comment la situation évoluera-t-elle ? Quels seront ses éléments de résolution ?
[...] Elle est aidée en cela par les lois de 1867 du ministère de Victor Duruy qui attribue une subvention aux communes mettant en œuvre la gratuité. Parallèlement, l'action de La Ligue de l'enseignement fondée en 1866 par Jean Macé, enseignant républicain, partisan de l'instruction des masses, contribuera significativement à l'élaboration d'un enseignement gratuit, obligatoire, laïque et unifié. Après la défaite de la guerre contre la Prusse en 1870, la République s'impose et se stabilise enfin sous le nom de Troisième République, ce jusqu'en 1940. [...]
[...] Illustration sans fard des rapports de domination-servitude qu'entretiennent les deux hommes, corrélée avec le fait précédent. Etienne de la Boétie (1530 - 1563) dans son « Discours de la servitude volontaire » paru en 1579 interrogeait déjà ce rapport sans pouvoir y répondre. Le pouvons-nous, même de nos jours ? Enfin, remarquons toutefois que, même si les vacances d'été sont alors calées sur le temps des moissons et récoltes (août-septembre), le monde paysan est aussi soumis à une saisonnalité forte, plus impérieuse que pour les autres catégories sociales. [...]
[...] Ô temps, suspend ton vol . Cette loi vise à renforcer l'enseignement privé et fait obligation aux communes de plus de 800 habitants de prévoir une école pour les filles. Elle renforce par là également la Loi Guizot portant sur l'instruction primaire votée une vingtaine d'années auparavant, en juin 1833 sous la Monarchie de juillet, reconnaissant enfin l'utilité publique de l'École. Entre autres, cette loi Guizot faisait obligation à toutes les communes de plus de cinq cents habitants d'ouvrir une école primaire de garçons, publique ou privée, et de payer un mince salaire pour les maîtres qui sera toutefois complété par une participation des parents. [...]
[...] Une autre de ses nouveautés, c'est que ce plan considère l'École en fonction de l'enfant, de son âge, de sa psychologie. Il restera à l'état de projet, mais préfigure l'École telle que nous la connaissons. C'est sous la 5e République (de 1958 à nos jours) que l'École à degrés prendra réelle consistance. D'abord, l'obligation d'instruction passe de 14 ans à 16 ans avec la Loi Berthouin et prévoit des sanctions en cas de non - respect, sous forme de suppression des Allocations familiales. [...]
[...] Elle sera une incitation supplémentaire à la scolarisation devenue obligatoire des enfants et sera portée jusqu'à 14 ans par Jean Zay. Ce dernier unifiera les programmes des classes de la 6e à la 3e, tant dans les Écoles Primaires Supérieures que dans les collèges ou lycées. La culture scolaire passera ainsi progressivement d'un mode élitiste à un mode élitaire. Dans les années 1940, avec l'accession au pouvoir du Maréchal Pétain, les valeurs conservatrices reprennent de la vigueur, mais, tel est pris qui croyait prendre, leurs initiatives visant à déprécier les collèges afin de « remettre les choses dans le bon ordre ad majorem dei gloriam », va à terme permettre la démocratisation du secondaire grâce à l'empressement des parents qui s'emparent de ce moyen pour faire accéder leurs enfants au lycée, mais aussi à la désobéissance civique de certains collèges qui organisent des cours de latin « clandestins », ce qui a dû donner un certain piquant à cette matière. [...]
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