Formation d'éducateur spécialisé, pratique d'activités sportives, groupe, médiation sportive, construction identitaire, TSA Troubles du Spectre de l'Autisme, EFPP, sport collectif, kayak, boxe, ski, solidarité, cohésion d'équipe, communication
Au moment de la rédaction de cet écrit, la fin de ma formation d'éducateur spécialisé approche. Nous sommes en avril 2020, je suis entré en formation en septembre 2017. Beaucoup de chemin parcouru depuis cette première année, tant sur le plan personnel que professionnel. La pratique des sessions sportives fait aujourd'hui, avec plus de recul, office de témoin de cette maturation. La pratique des médiations créatives, artistiques et sportives était un argument qui m'a encouragé à choisir l'EFPP plutôt qu'un autre centre de formation, parmi deux autres choix, à l'issue des concours de sélection. J'ai très vite investi chacune de ses sessions sportives, malgré quelques réticences. En effet, lors de mes années lycée, j'étais dispensé des cours d'EPS (Éducation Physique & Sportive), suite à une contre-indication médicale. J'ai par la suite parfois pratiqué des activités sportives, individuellement (salle de sport, footing), mais très rarement en collectif.
[...] Au bout de plusieurs essais, Jordan se sent finalement en confiance et finit par monter seul sur la poutre. Cette situation avec Jordan m'a fait prendre conscience qu'il était important de créer du lien et une relation de confiance avec les personnes que l'on accompagne. Une fois cette relation de confiance avec Jordan installée, il s'est senti rassuré et en sécurité. Cela a permis à Jordan de finir le parcours de gymnastique. À ce sujet, Mélanie RICHOZ & Valérie ROLLE écrivent dans leur ouvrage commun Guider les enfants autistes dans les habiletés sociales : « les activités physiques individuelles permettraient de rendre la personne avec autisme plus à même de rencontrer et de discuter avec les gens, en réduisant l'anxiété et en améliorant l'état émotionnel[7] ». [...]
[...] Ceci étant, je sais que j'avais également choisi de pratiquer le kayak en Lozère, afin d'accompagner mes camarades les plus en difficulté sur cette pratique et apporter mon expérience pour les aider à surmonter leurs peurs. Pratiquer une activité avec laquelle nous sommes à l'aise est également à mon sens, plus simple, lorsque nous sommes acteurs, actrices et/ou participant(e)s d'un groupe ou lorsque nous en animons un. En effet, en situation d'encadrement, je pense que je me sentirai aujourd'hui beaucoup plus à l'aise de pratiquer le kayak que la spéléologie avec du public accompagné. [...]
[...] Le point commun entre ses sessions sportives, au-delà du collectif, ce sont les apports d'enrichissements personnels et professionnels que nous pouvons dorénavant transposer dans notre pratique future en tant qu'éducateur. Et d'un point de vue plus personnel, cela contribue sans nul doute à notre construction identitaire, au travers de réflexions sur le sujet. Après trois ans de formation et du recul sur chacune de ces pratiques, je pense que le questionnement qui émane de tout cela me concernant concerne ma place au sein d'un groupe. En effet, comment la pratique d'activités sportives influence-t-elle notre place au sein d'un groupe ? [...]
[...] J'ai expérimenté alors, que parfois, la pratique d'une médiation sportive ou même autre (artistique, créative . peut nous renvoyer à des éléments violents (toutes proportions gardées), bousculant, de notre vécu. Lors de nos sessions optionnelles de deuxième année, j'avais choisi le module de formation Corps et Violences animé par Didier MARTIN (psychosociologue et professeur de Boxe anglaise), pour me former sur cette thématique qui m'intéressait particulièrement. Au début de cette session, lorsque j'enfilais les gants, j'étais très réservé. J'avais peur de faire mal, de me confronter à mes adversaires. [...]
[...] Je n'étais à ce moment-là, pas très enthousiaste à l'idée de partir en raison de gros problèmes familiaux et personnels. J'ai plusieurs fois hésité à annuler ma présence, mais aie tout de même fait l'effort de m'investir dans ce séjour, conscient que c'était une opportunité unique dans mon parcours de formation. L'après-midi même de notre premier jour de session ski, j'ai eu un accident qui par chance, ne m'a provoqué qu'une contusion du bassin (avec pour seule conséquence une semaine d'ITT[9]). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture