Jusqu'en 1989, aucune formation continue véritable n'était dispensée aux instituteurs, notamment à ceux exerçant dans les écoles du milieu rural. Faute de moyens et d'une structuration adéquate, seules quelques « réunions pédagogiques » étaient organisées (en moyenne une journée par trimestre), le plus souvent à l'initiative des inspecteurs de circonscription.
Dans la majeure partie des cas, ces réunions consistaient à informer les instituteurs de certaines modifications du programme ou de nouvelles recommandations ministérielles, ou à les faire assister à une leçon modèle donnée par un collègue.
Le rôle d'encadrement du corps inspectoral se cantonnait donc pour l'essentiel à celui du contrôle du respect de l'application des programmes en vigueur.
A partir de 1989, pour répondre à la demande institutionnelle émanant du MEN, un premier projet de coopération bilatérale avec la France concernant l'enseignement fondamental a vu le jour (Projet 89-PFC1) pour la mise en place de Cellules d'Animation et de Formation (CAF) dans 9 délégations. L'objectif de ces Cellules était d'expérimenter un système organisé de formation continue en direction des instituteurs bilingues.
[...] Aucune lecture, aucune écoute des médias en langue française (radio ou télévision), aucune communication orale en français, etc. (ça fait plus de 15 ans que je n'ai pas étudié le français. Maintenant je me rends compte que j'en sais à peine plus en français que mes élèves et j'ai peur, quand ils me posent des questions, de ne pas savoir leur répondre.)[1] Un manque d'initiatives dans la conduite des pratiques pédagogiques. Refuge dans le programme et les manuels existants : enseignement axé sur les contenus à transmettre sans prise en compte des élèves, mise en œuvre de méthodes pédagogiques archaïques fondées sur la répétition mécanique et l'oralisation, etc. [...]
[...] (L'élève au cœur des apprentissages.) Les inciter à octroyer à l'élève une plus grande latitude d'expression et d'initiative au sein de la classe et par rapport à l'enseignement qu'il reçoit. (L'élève acteur de ses apprentissages.) Leur apporter les éléments nécessaires pour une rénovation de leur savoir- faire / savoir-être. Engager les directeurs d'école dans un rôle d'aide à l'information et à la communication. Engager les inspecteurs dans un véritable processus d'aide et de soutien pédagogiques. Permettre aux inspecteurs de trouver un terrain plus favorable pour exercer leur mission De conseil et d'encadrement. [...]
[...] Désenclaver l'école en l'ouvrant, dans un premier temps, sur son environnement immédiat, et, dans un deuxième temps, sur le monde extérieur. Donner à tous les acteurs de la formation un rôle déterminant dans la rénovation pédagogique des méthodes d'enseignement dans le milieu rural et les amener progressivement à approfondir une réflexion commune portant sur les contenus mêmes de l'enseignement à y dispenser (révision progressive des curricula, des contenus des manuels, etc.). Ouvrir la voie à une réflexion sur une formation continue à distance pour les équipes enseignantes des collèges ruraux. [...]
[...] En 1993, deux autres CDP ont été créés. En 1994, avec l'implantation de nouveaux CDP dans 9 nouvelles délégations provinciales (Projet 94-PAG le projet a permis d'entamer une mise en réseau régionale de ces centres pour une meilleure harmonisation des actions de formation continue qui y étaient conduites. - Les ateliers de formation continue, ouverts dans cette structure des CDP, ont ainsi permis de former chaque année un grand nombre d'instituteurs (en moyenne quatre ateliers de formation d'une quinzaine d'instituteurs chacun, à raison de 5h de formation toutes les 3 semaines, soit une soixantaine d'instituteurs bénéficiant chacun de 40 à 50 heures de formation par an et par chaque centre). [...]
[...] Suite à l'analyse de l'ensemble de ces données, il est apparu que la réflexion portant sur la conception et l'élaboration d'une formation continue à destination des instituteurs exerçant en milieu rural se devait d'envisager comme prioritaires, outre une réactualisation urgente de leurs connaissances et une redynamisation des pratiques pédagogiques existantes, les axes de travail suivants : - Concevoir un dispositif particulier susceptible de dispenser la formation sur le terrain même d'exercice de la profession. - être en mesure d'apporter, par le biais de cette formation, outre la formation elle-même, un soutien moral, sinon matériel, aux instituteurs exerçant dans ce milieu. - Parvenir à déclencher la relance d'une dynamique personnelle de recherche et d'innovation pédagogiques en adéquation avec le milieu rural. [...]
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