Epistémologie du français: L’enseignement de l’écriture en Belgique

Résumé du document

Comme nous le signale Y. Reuter dans son ouvrage Enseigner et apprendre à écrire, l'écriture est une pratique fondamentale autant dans l'enseignement du français que dans chaque discipline enseignée à l'école ou même dans la vie privée, professionnelle et publique. Or, les élèves rencontrent de plus en plus de difficultés à apprendre et à maîtriser l'écriture.

Au-delà de cet enjeu pratique du nécessaire apprentissage de l'écriture, il me semble qu'il en existe un autre, tout aussi important pour un enseignant du français: l'écriture est la compétence qui englobe le plus les différentes facettes de la matière du cours de français. En effet, elle comprend autant l'étude de la langue (orthographe, syntaxe, figures de rhétorique,…) que celle de la littérature (V. Engel n'avait-il pas comme argument à la création d'une filière d'écriture littéraire en études romanes à l'UCL le fait que l'écriture est une autre manière d'approcher la littérature ?). Cet apprentissage permet également à l'élève de développer sa créativité et de traduire en mots ses opinions et son mode de pensée.

Pour toutes ces raisons qui rendent à mes yeux, le travail de l'écriture essentiel dans une classe de français, je me suis attardée sur une question épistémologique: comment est-il possible d'enseigner l'écriture en étant fidèle à des critères et à des objectifs fixés au préalable et en valorisant l'élève pour son originalité et pour sa recherche stylistique? En effet, dans un exercice qui réunit tant d'éléments d'apprentissage, comment travailler pour que la maîtrise de la langue ou de la matière concernée soit acquise et se reflète dans la créativité et l'originalité des élèves?

Extraits

[...] L'approche psychologique L'évaluation L'évaluation est, selon notre propre expérience de stage, la partie la plus difficile de l'enseignement de l'écriture. En effet, comment évaluer une production écrite d'un élève en toute objectivité ? Car même avec une grille d'évaluation complète, des données restent, selon nous, subjectives (la créativité, l'originalité, la cohérence textuelle) et, par conséquent délicates à évaluer. Y. Reuter prône l'évaluation formative en ce qui concerne l'écrit. Selon notre propre point de vue, une évaluation certificative n'est pas à exclure du champ de l'enseignement de l'écriture et ce genre d'évaluation se fait d'ailleurs régulièrement dans l'enseignement belge : examen de dissertation, écriture d'un poème en suivant les règles de versification, etc. [...]

[...] C'est pourquoi la pédagogie traditionnelle était défaillante : elle démolissait systématiquement leurs écrits. Selon elle, les productions des élèves prouvaient qu'ils n'étaient pas assez doués ou qu'il n'avait pas le style de Balzac, Flaubert ou de Zola. Par ce fait, elle démolissait toute confiance des jeunes en leurs capacités à écrire correctement. Notre question porterait alors sur l'évolution, en ce domaine, de la pédagogie nouvelle ? De même, lorsqu'il est demandé à l'élève de donner son avis par écrit sur tel ou tel sujet et que celui-ci étale des propos racistes, machistes ou tout simplement extrémistes mais que son texte est bien agencé, comment doit réagir le professeur ? [...]

[...] Plan et bibliographie du travail d'épistémologie du français .L'enseignement de l'écrit Plan Introduction ( L'écriture est une pratique fondamentale or, grande difficulté des élèves à l'apprendre et à la maîtriser aujourd'hui. ( L'enjeu de l'écriture dans le cours de français. ( Question épistémologique : comment est-il possible d'enseigner l'écriture en restant fidèle à des critères fixés au préalable et en valorisant l'élève pour son originalité et pour sa recherche stylistique ? Perspective historique : l'écriture hier et aujourd'hui 1. HIER : l'enseignement traditionnel 1. [...]

[...] Il importe également de travailler l'élaboration d'un texte. Pour ce faire, nous suivons l'idée de Claudine Fabre sur le travail primordial accordé au brouillon. Le brouillon est une étape qui se perd fortement de nos jours et qui nous paraît cependant essentiel dans l'apprentissage de l'écriture. D'ailleurs, et il est bon de le faire remarquer aux élèves, même les plus grands écrivains ont besoin d'un brouillon car le travail sur la langue et sur le vocabulaire ne peut se faire que par ce procédé. [...]

[...] filière de création littéraire à l'UCL). La créativité quant à elle, regroupe un ensemble de mécanismes de pensée et de génération d'idées qui permettent de construire des problèmes nouveaux, de trouver des solutions originales, etc. (valeurs culturelles) - Les savoirs théorico-réflexifs : ce sont les savoirs théoriques et réflexifs. On s'appuie ici sur les savoirs, constitués ou à constituer, et sur les démarches de construction de ces savoirs : induction/déduction, hypothèses/validation, etc. Les enjeux et les intérêts de tels écrits sont multiples : réassurer chacun en montrant qu'on possède tous une manière d'écrire, préciser certaines opérations scripturales, etc. [...]