Sécurité - géopolotique - monde - environnement sécuritaire -
11 septembre 2001 ; la plus grande puissance militaire du monde est touchée de plein fouet en son cœur, à New-York, au sein même du territoire que d'aucuns considéraient jusqu'alors comme un sanctuaire inviolable et hors de portée de ses ennemis.
Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis d'Amérique mettaient un genou à terre, et prenaient conscience de leur vulnérabilité. Ce constat douloureux était d'autant plus marquant que les responsables et principaux acteurs de cette opération des plus complexes, qui a demandé une préparation minutieuse et de longues haleines, ont bénéficié de moyens humains, logistiques et financiers bien moins importants que les organismes chargés de la sécurité du pays, disposant quant à eux de sommes colossales allouées par le Congrès américain pour la défense du territoire.
Ce tragique épisode, d'une portée hautement symbolique, a représenté un tournant majeur dans la façon d'appréhender le concept de sécurité dans le monde occidental et ses pays démocratiques.
Déjà défini précédemment par les stratèges des différents états majors occidentaux, remis à jour après l'effondrement du bloc soviétique, le concept de Défense Nationale en fut totalement remis en cause dans son acception même, et enregistra une profonde refonte de ses contours et de sa définition.
Certains théoriciens et chercheurs en matière de sécurité s'étaient pourtant déjà évertués à proposer des théories laissant entrevoir que de tels événements pourraient un jour ou l'autre survenir.
Depuis de nombreuses années en effet, et de façon plus significative depuis la fin de la Guerre Froide, des grands courants de pensée, de grandes écoles représentant des approches différentes dans la façon d'appréhender la sécurité et ses implications, ont toujours été présents dans la société par l'intermédiaire de leurs représentants, chercheurs, théoriciens, universitaires et leurs nombreux travaux.
Les résultats de ces recherches n'ont pas toujours su trouver un écho favorable auprès des pouvoirs publics, et on peut raisonnablement se poser la question de savoir dans quelles mesures ceux-ci purent influencer vraiment, ou orienter tout au moins dans leurs réflexions de renouveaux stratégiques, les praticiens de la sécurité, ceux chargés de définir, décider, mettre en œuvre et appliquer les doctrines qui devaient accroître le niveau de sécurité des citoyens et du pays.
[...] C - Des praticiens de la sécurité qui se multiplient et qui prennent en compte les enseignements de la recherche à des degrés divers Bien que ces diverses écoles et courants de pensée se soient considérablement renforcés durant les dernières décennies, bien que les travaux en matière de recherche fondamentale sur la défense et la sécurité soient de plus en plus nombreux, étoffées et riches d'enseignements, et malgré le bénéfice du développement des moyens de communication et de publication leur assurant une large diffusion, leurs retombées en termes d'influence sur les praticiens de la sécurité ne sont pas aussi évidentes que les espoirs suscités. [...]
[...] Les enseignements de la recherche fondamentale en matière de sécurité ont- ils une influence sur les praticiens ? Introduction 11 septembre 2001 ; la plus grande puissance militaire du monde est touchée de plein fouet en son cœur, à New-York, au sein même du territoire que d'aucuns considéraient jusqu'alors comme un sanctuaire inviolable et hors de portée de ses ennemis. Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis d'Amérique mettaient un genou à terre, et prenaient conscience de leur vulnérabilité. [...]
[...] Et ce pouvoir de l'Etat se retrouve, selon les réalistes, aussi bien au niveau de la paix civile intérieure qu'à l'extérieur des frontières. Dans cette approche, la sécurité des uns provoque l'insécurité des autres, et la notion de puissance va rester omniprésente dans les politiques mises en œuvre. Cette vision quelque peu pessimiste sera par la suite remise en cause en partie par ce que l'on a appelé les néo-classiques comme Robert Gilpin ou Kenneth Waltz, qui s'ils reconnaissent les fondements de la doctrine, n'en apportent pas moins des nouveaux éclairages en soulignant l'importance de la perception et des particularités culturelles, de la possibilité manifeste de faire évoluer les structures afin de modifier l'efficacité des mesures à prendre, et enfin en mettant en lumière l'interdépendance des affaires intérieures dans les politiques étrangères des états L'école Constructiviste Enfin et pour finir cette évocation non exhaustive des différentes théories de la sécurité, citons l'approche constructiviste, la plus récente, qui constitue avec la branche réaliste néo-classique le courant dominant actuel, ou main stream Dans cette école, fondée par Alexander Wendt en 1992, la perception joue également un grand rôle, mais comme facteur démontrant le caractère construit de l'environnement sécuritaire et des relations sociales, sociétales et politiques des états. [...]
[...] Cet ensemble créa donc une sorte d'univers de recherche philosophico- politico-militaire, le concept sécuritaire étant alors très fortement ancré dans une vision très extériorisée de la sécurité Le feu nucléaire ouvre la porte à des communautés nouvelles Mais c'est surtout l'avènement du nucléaire qui permit d'élargir considérablement le monde des penseurs de la sécurité. En effet, la recherche en matière de fission nucléaire comptait déjà un nombre conséquent de savants, qui se mirent ainsi à déborder de leur cadre stricto-sensu scientifique, pour se pencher notamment sur les conséquences, en termes d'impact humain, social, et donc politique, du déclenchement du feu nucléaire. [...]
[...] Les études d'alors se bornaient somme toute aux divers rapports diplomatiques et notes des états-majors ou aux écrits des grands noms de la guerre, des Clémenceau Grandeurs et misères d'une victoire et des Foch Mémoire pour servir à l'Histoire de la guerre - Des principes de la Guerre plus préoccupés à asseoir leur renommée et justifier leurs choix qu'à procéder à une réelle remise en cause grands principes, et totalement incapables de voir venir les évènements avec un tant soit peu de réalisme Une autosuffisance qui a mené au désastre Les praticiens de la sécurité, alors exclusivement d'origine militaire, en étaient également les principaux théoriciens, et ne pouvaient donc pas avoir le recul suffisant, de par leur part active au conflit mais également de par leur formation militaire très structurante les enfermant dans un cadre de pensée par trop rigide, pour s'extirper de la mêlée et tenter une approche réaliste débarrassée d'une implication émotionnelle et politico- structurelle bien compréhensive. C'est ce constat qui mena en partie à une absence totale de prise en compte des réalités européennes, complexes certes, mais se dessinant assez clairement pourtant, dès les années trente. [...]
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