Enseignement des sciences, société, transmission et enrichissement des connaissances, enseignants, éducation scientifique, programmes scolaires, manuels scolaires, politique éducative
L'enseignement devrait être normalement un processus social, c'est-à-dire un système instauré par, pour et dans la société. En d'autres termes, l'enseignement devrait avoir, en plus de sa fonction d'instruction (transmission et enrichissement des connaissances), une fonction sociale qui formerait en quelque sorte un pont entre l'école et la société. Or pour beaucoup de systèmes éducatifs, ce pont a tendance actuellement, à s'amenuiser voire à s'estomper pour céder la place à la seule instruction qui, à son tour, a tendance à pousser l'école à l'isolement, c'est-à-dire, à trop s'institutionnaliser jusqu'à même couper court avec ce qui se fait ou se pratique dans la vie quotidienne.
[...] Pour permettre donc à l'école en général et à l'enseignement des sciences en particulier de répondre aux besoins de la société, il faut agir en premier lieu sur les mentalités des enseignants. Ces derniers ne doivent plus considérer l'école comme une usine de bourrage des crânes. Ils ne doivent plus se considérer comme des détenteurs du savoir qu'ils consomment et ne produisent pas. Et l'enseignement ne doit plus être conçu comme un moteur de transmission mécanique et systématique des connaissances. [...]
[...] Un enseignement, pour être profitable aux apprenants et à la société, devrait viser la réalisation de ces deux finalités. Ainsi, il peut contribuer réellement au renforcement de l'un des aspects fondamentaux de la pratique éducative, à savoir l'établissement d'une relation entre ce qui se fait, d'une part, à l'intérieur de l'école et, d'autre part, dans la société. Dans cette perspective, l'enseignement des sciences serait en mesure de répondre aux besoins de la société en visant, d'une part, la formation de l'individu, en tant que personne appelée à être utile et productive dans la vie active et sociale et, d'autre part, en contribuant au développement et au progrès de la société qui aspire à des niveaux d'existence et d'évolution en constante amélioration. [...]
[...] Concernant la dimension sociale de l'enseignement des sciences (volet qui a une relation avec les besoins de la société), une grande proportion des enseignants considèrent que les finalités ne sont pas suffisamment claires à ce propos. Ces finalités sont souvent exprimées sous forme de déclarations à caractère général et imprécis. S'agissant des programmes, les enseignants affirment qu'ils accordent beaucoup d'importance aux connaissances théoriques et négligent dans une large mesure les savoir-être et savoir-faire que tout apprenant doit s'approprier en vue de son intégration future dans le monde du travail. [...]
[...] Étude que j'ai réalisée moi-même en arabe (Maroc, Algérie, Tunisie) en collaboration avec l'UNESCO, section pays arabe. [...]
[...] Alors, l'enseignement des sciences répond-il aux besoins de la société ? Sans hésitation, la réponse est non parce que l'enseignement des sciences, à l'instar de l'école qui le dispense, a coupé toute relation avec son environnement social. À ce propos, l'enseignement des sciences ne diffère pas ou peu de l'enseignement des autres discipline dans la mesure où, malgré son caractère expérimental, il donne la priorité à la transmission des connaissances et à leur accumulation chez les apprenants. Ces connaissances, au lieu d'être un support de savoir-être et de savoir-faire qui pourraient contribuer à l'édification de la personnalité de l'apprenant et à le préparer comme futur citoyen et levier du développement, sont utilisées exclusivement à des fins docimologiques. [...]
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