Des grands penseurs comme Rousseau, Aristote et Mill ont insisté sur l'importance de l'éducation. En effet, l'éducation favorise l'harmonie sociale, elle rend les hommes plus justes et plus civiques. Des personnes éduquées savent comment se comporter au sein de la société.
L'éducation est l'essence même du développement humain : elle est apparue comme une nécessité pour tendre vers le développement des sociétés. L'impact de l'éducation sur le développement est à la fois direct (amélioration de la qualité de travail et maîtrise de l'innovation technologique) et indirect (démographie, santé, progrès sociaux, changements culturels et humains).
Ayant une dimension économique considérable, l'éducation est une des composantes du capital humain, concept devenu connu grâce à Friedman. Les différences de dotations en capital humain propre à chaque individu et Nation s'expliquent par les différences d'exploitation de ce capital humain. En effet, l'investissement en capital humain ne doit pas être négligé par un pays pour favoriser son développement économique.
Du fait de la priorité donnée à l'éducation depuis plus de deux décennies, l'éducation s'est affirmée en tant que véritable vecteur de modernisation affectant la structure socioéconomique d'un pays.
Cependant, aujourd'hui, trop de gens sont encore privés du droit à l'éducation. Plus de 100 millions d'enfants dans le monde ne vont pas à l'école. Un enfant sur quatre n'achève pas le cycle de cinq années d'enseignement général de base. Près d'un million d'adultes sont analphabètes. Et la quasi-totalité de ces personnes vivent dans des pays en développement.
Ainsi, l'état des lieux à l'échelle régionale mentionne l'existence de disparités : des zones géographiques comme l'Afrique Subsaharienne, l'Asie du Sud-Est Pacifique, présentent des difficultés pour instaurer une éducation universelle. Outre les disparités entre les pays en développement, il existe une forte distorsion Nord-Sud en terme de niveau d'alphabétisation et du niveau qualitatif des systèmes éducatifs. Pour lutter contre l'inefficacité des politiques d'aide au développement résultant de la faiblesse du niveau d'éducation dans certains pays, des engagements ont été adopté par la communauté internationale.
Il serait intéressant d'étudier la relation qu'il existe entre éducation et développement à travers la problématique suivante : de quelles façons l'éducation contribue t-elle au développement socioéconomique d'un pays ?
Nous allons donc étudier d'abord l'éducation en tant que voie de l'émancipation des populations et de la convergence du bien-être, et ensuite l'éducation comme dynamique de la structure économique.
[...] Pour l'Organisation de coopération et de développement économique, le capital humain a un rôle essentiel dans la croissance et le développement durable. Il ne suffit pas seulement de mesurer les quantités de facteurs de production (capital et travail), mais aussi de prendre en compte la qualité de la main-d'œuvre. L'amélioration du niveau d'instruction contribue à la prospérité générale d'un pays puisqu'elle favorise l'augmentation de la productivité du travail et le progrès technologique, stimulant ainsi la croissance économique. Selon les estimations, l'effet à long terme d'une année d'étude supplémentaire sur la production économique dans la zone de l'Organisation de coopération et de développement économique serait une augmentation de 3 à de celle-ci. [...]
[...] Les courants théoriques abordent la croissance endogène sous l'angle microéconomique et macroéconomique. Le capital humain rend compte des conséquences économiques de l'accumulation des connaissances d'une société. Véritable condition de prospérité pour les Etats, le capital humain s'acquiert par l'éducation et se préserve grâce à la formation continue, et les différentes instances de socialisation. Investir dans le capital humain est un choix personnel puisque l'individu se livre à un calcul d'optimisation en égalisant coût marginal et bénéfice marginal comme dans tout acte économique. [...]
[...] Au premier stade du développement, le renforcement de la politique éducative du pays est préconisé de manière à créer un avantage comparatif en capital humain. À noter que les pays en plein développement économique sont ceux qui ont privilégié l'investissement en capital humain. Cependant, l'accès inégal à la formation, la polarisation des savoirs et la fracture scientifique entre les pays développés ou émergents et les pays pauvres caractérisent les asymétries internationales. Les coûts et financements induits par l'école amènent à évoquer cette économie de l'éducation qui traite l'enseignement comme un élément de formation du capital humain et analyse son rôle dans la croissance économique. [...]
[...] Néanmoins subsiste un enjeu majeur dans les pays en développement : instaurer une éducation pour tous. Ainsi, la capacité de développement et d'innovation d'une société dépend de la démocratisation de l'accès aux savoirs : modèle des pays développés. L'investissement dans le capital humain facilite considérablement la diffusion de l'éducation à l'échelle mondiale. La recherche permanente de nouvelles compétences ouvre une discussion sur le thème de l'immigration de la main-d'œuvre : pour combler le déficit en compétence, les migrations de travailleurs hautement qualifiés sont autorisées mais toutefois réglementées. [...]
[...] L'éducation dynamise la croissance, mais cette dernière nourrit elle-même le développement éducatif. L'interventionnisme de l'Etat est requis pour financer une partie des coûts éducatifs afin de préserver la croissance économique d'un pays pour assurer un minimum de bien-être et de connaissances à sa population. Outre l'existence de la relation éducation-croissance exprimée en terme d'augmentation du taux de croissance du produit intérieur brut, cette même relation doit être étudiée à travers la modernisation de la structure productive et de l'évolution du marché du travail. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture