La langue ouïghoure, parlée aujourd'hui essentiellement par 10 millions de personnes au Turkestan chinois (aujourd'hui communément appelé Xinjiang) et par environ 2 millions de locuteurs dans la diaspora, est une des cinq langues régionales les plus importantes de la République populaire de Chine. Elle est également, avec le Mandarin, désignée comme langue officielle de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, la plus grande unité administrative de la Chine.
[...] Les dortoirs, les bâtiments administratifs et d'enseignement sont séparés du lycée auquel ces classes sont attachées. Aucun contact entre les élèves ouïghours et locaux. Les cours sont les mêmes que le lycée attaché, les profs sont tous Han. Même si le Ministère de l'Éducation précise bien que la langue minoritaire soit enseignée, ce n'est pas le cas dans ces classes, contrairement à celles des Tibétains. Deuxième mode de gestion est de mettre ces classes dans le lycée partageant le même bâtiment d'administration et d'enseignement avec les classes chinoises du lycée. [...]
[...] Traditionnellement, l'ouïghoure est la langue commune au Turkestan chinois pour la communication entre les différents groupes ethniques minoritaires turcophones (Kazakhs, Kirghiz, Ouzbeks, Tatars) et non turcophones (Tadjiks, Mongols, Shibés, Toungans, Russes) de la région. L'ouïghour est la langue maternelle des Ouïghours, les autochtones et la population principale du Turkestan chinois. Situé à l'ancienne route de la soie, le Turkestan était auparavant le carrefour commercial et culturel qui reliait l'Occident et l'Orient à partir de Rome jusqu'à la ville chinoise Xi'an. Cette particularité géographique a offert à la population de ce carrefour de l'Asie centrale, un mélange des cultures orientales- Occidentales. [...]
[...] Ils ne maîtrisent pas leur langue maternelle, ne connaissent même pas leur culture, ni leur histoire. Ils sont ironisés comme la 57e ethnie de la Chine. Et les Minkaohan se moquent des Minkaomin, de leur non-maîtrise du mandarin, de leur mentalité étroite et religieuse. La position des Minkaohan ouïghoure dans la société ressemble un peu aux enfants français issus de la migration maghrébine ou africaine. Coincés entre deux cultures, ces jeunes ne sont jamais considérés comme de vrais ouïghours, ni assez intégrés pour les Chinois. [...]
[...] Toutes les matières sont enseignées dans la langue de l'école. Face au marché de l'emploi, nombreuses écoles minoritaires, notamment Mongoles et Shibés sont fermées fautes d'élève. Les parents de ces groupes ont préféré d'envoyer leurs enfants aux écoles chinoises. Les élèves des minorités ethniques qui fréquentent l'école chinoise sont appelés Minkaohan, littéralement signifie l'élève minoritaire qui passe l'examen en chinois. Ceux qui vont à l'école de leur langue maternelle sont appelés Minkaomin, signifie l'élève minoritaire qui passe l'examen en langue minoritaire. [...]
[...] À partir de 2005, une politique de combinaison des écoles sont implantées dans partout de la région. Selon cette politique, tous les lycées et collèges des minorités ethniques sont combinés avec les écoles chinoises du quartier. L'enseignement est en mandarin sauf pour le cours de littérature. En 2007, une nouvelle politique est instaurée dans l'ensemble du Turkestan chinois : désormais, contrairement à ce qui est dit dans la constitution et dans la loi de l'autonomie, dans toutes les écoles des groupes ethniques minoritaires, toute matière est enseignée en mandarin y compris les écoles primaires et les crèches. [...]
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