Ecrire la recherche : enjeux et critères de réussite

Résumé du document

L'objet de recherche doit tout d'abord être légitimé et faire l'objet d'un intérêt motivé de la part de l'étudiant-chercheur...

Extraits

[...] La recherche nécessite donc de passer par une phase de légitimation objective de l'objet de travail, mais aussi par une légitimation de sa posture. Le sujet-chercheur doit pouvoir se positionner, assumer une posture auctoriale, et ce, tout en abandonnant les marques énonciatives qui placent l'étudiant-chercheur dans son processus d'apprentissage. L'on doit donc se départir du format « appropriation/restitution des savoirs » acquis lors de la formation universitaire, et qui compte comme une évaluation, une évaluation. La position de chercheur ne conserve pas les mêmes enjeux surtout du point de vue de la démonstration, mais au moins quelques traits communs à prendre en compte : la séparation entre le sujet personnel et individué (qui doit prouver) et le sujet épistémique, l'entreprise d'argumentation ou l'intégration de discours autres, indispensable pour donner l'autorité à son propos en le recontextualisant dans une école de pensée et de méthode, mais surtout pour faire avancer sa réflexion de manière satisfaisante. [...]

[...] De nombreux problèmes avec cette posture auctoriale en tant que chercheur émergent du recours aux sources et aux travaux d'autres chercheurs-auteurs : comment faire sa place à un sujet épistémologique quand l'on donne voix et que l'on fait corps avec d'autres auteurs ? Pour concilier ces tensions, on doit donc assumer sa position d'auteur de sorte à pouvoir se positionner de manière non artificielle en imposant son accord et son désaccord, mais en reformulant en se les appropriant les citations de manière à pouvoir faire avancer une réflexion conscientisée. [...]

[...] La recherche ne doit pas constituer une collection, un florilège, un recueil de citations vaguement reliées au thème général. Enfin, la formation aux travaux de recherche doit pouvoir correctement articuler le savoir disciplinaire (acquis de manière universitaire) en se l'appropriant de telle manière que l'on puisse développer une posture réflexive que l'on pourrait mobiliser par exemple dans une pratique professionnelle et la pratique. Ainsi, pouvoir analyser des pratiques à la lumière de la théorie, puis dégager des pratiques des théories mobilisées à l'origine d'une réflexion épistémique. [...]

[...] Il doit en circonscrire les enjeux de manière objectivée. Légitimer signifie en cela d'éviter toute part subjectivisée dans le travail de recherche, et viser à l'objectivité et l'« effacement » du sujet énonciatif et individualisé. L'intérêt du projet de recherche ne doit pas être motivé par la nécessité de produire un travail de recherche, ce qui le rendrait parfaitement accessoire en soi, il ne deviendrait que le support d'une formation personnelle et intéressée non pas par l'intérêt (voire la nécessité) scientifique du travail, mais par la validation de cet exercice. [...]