L'intégration sociale est nécessaire pour un homme, elle dépend de plusieurs instances dont la famille, le travail et avant tout l'école dont le but est d'apporter un système de valeurs légitimes défini par la société et essentiel pour pouvoir être intégré. Cependant, cette dernière connaît, depuis quelques temps, des changements qu'elle n'arrive pas toujours à surmonter.
En effet, dans la seconde moitié du 20ème siècle, lorsque l'école de masse apparaît, de nouveaux problèmes scolaires surgissent. L'école de masse correspond à une hausse du nombre d'élèves dans les écoles, ce qui entraîne une diversification des populations et des trajectoires scolaires et donc du fait de cette hétérogénéité, de nouvelles inégalités apparaissent.
L'école républicaine, qui avait jusque là la suprématie, voit l'émergence d'une nouvelle école qui semble davantage pédagogue et démocratique.
Cela nous amène donc à nous demander dans quelle mesure l'école d'aujourd'hui, appelé école démocratique, est-elle vraiment égalitaire.
Pour cela, nous déterminerons dans un premier temps les différences entre l'école républicaine et l'école démocratique particulièrement du point de vue de leurs objectifs et des modifications qu'elles apportent aux acteurs qui la composent, c'est-à-dire les enseignants, les élèves mais aussi les parents.
Dans une seconde partie, nous verrons les raisons des inégalités, qui semblent déterminer cette nouvelle école, en nous basant sur les analyses sociologique de Pierre Bourdieu, puis de Raymond Boudon.
Et enfin, nous nous demanderons s'il est possible de rendre l'institution scolaire moins inégalitaire.
[...] L'école démocratique Après 1945, le plan Langevin Wallon est mis en place. Ces deux intellectuels appuient leur plan sur les aptitudes naturelles des enfants. A partir de cela, des grands changements vont avoir lieu. Tout d'abord, en 1956 l'examen d'entrée en 6ème est supprimé et l'école obligatoire est repoussée jusqu'à 16 ans (contre 14 ans auparavant), puis les collèges d'enseignement secondaires sont crées en 1963, et enfin en 1975, le collège unique apparaît. Petit à petit naissent alors les écoles démocratiques, avec elles, les trajectoires scolaires se diversifient aussi bien dans leur durée que dans leur orientation. [...]
[...] La démocratisation scolaire au niveau primaire, au XIXème siècle, a été un facteur important de mobilité sociale, surtout sur le plan symbolique : les plus méritants des enfants des classes populaires, une fois réussi leur certificat d'étude, pouvaient obtenir une bourse pour entrer au collège. L'école Normale leur permettait ensuite de réussir socialement sans capitaux économiques et sociaux, et de rembourser leurs dettes envers l'Etat. Ce schéma classique a une grande force symbolique dans la culture démocratique française dans la mesure où l'instruction est très valorisée parmi les classes moyennes en tant que facteur de réussite sociale. Cependant, toutes les études sociologiques montrent que le système reste très inégalitaire. [...]
[...] Or on observe que parmi les fils ayant un niveau de diplôme plus élevé que leur père, une minorité seulement occupe une position sociale plus élevée certains ont même une position sociale inférieure On n'en déduit pas que la scolarisation de masse ne favorise pas la mobilité sociale. Boudon explique ce paradoxe de la manière suivante. Si le nombre de diplômés augmente plus vite que le nombre de statuts professionnels correspondant à ce niveau de diplôme, l'efficacité des diplômes pour accéder à ces statuts diminuent. Dans ces conditions, le niveau de diplôme nécessaire augmente, ou bien la sélection, à diplôme égal, se fera sur d'autres critères, si bien que l'origine sociale reste déterminante. L'inflation des diplômes freine donc la mobilité sociale. [...]
[...] Le langage On voit d'ailleurs que le langage est l'un des outils principaux de sélection tout au long du parcours scolaire. William Labov, sociologue américain, considéré comme le fondateur de la sociolinguistique, va montrer à quel point le langage et son utilisation sont déterminants pour construire un être. D'après Basil Berstein, il y a d'une part, le langage formel appartenant aux classes instruites moyennes ou supérieures. Celui-ci est hautement conceptuel, il relève un code élaboré qui signifie une faible prévisibilité du dire. [...]
[...] Ces deux visions de l'école s'opposent alors. La première plus conservatrice met en avant la nécessité d'être un bon citoyen autrement dit sous la troisième république, il fallait être bien élevé et comprendre rapidement ce que l'on enseignait, les classes moyennes et pauvres devant s'adapter à cette situation. L'école démocratique, quant à elle, s'intéresse davantage au sujet et à son avenir. Cet objectif est en lien avec la société démocratique naissant après la seconde guerre mondiale. Evolutions pour les différents acteurs Avec l'apparition de cette nouvelle école due à la massification scolaire, les acteurs scolaires voient leur rôle se modifier. [...]
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