Le professeur n'est pas un dispensateur d'information qui transmettrait des connaissances mais il est celui qui agit pour que mûrisse un pouvoir, le pouvoir autonome de juger. Il agit pour que mûrisse cette capacité de juger autonome. Il apprend à l'élève tout ce qui un jour lui permettra de se passer de lui. Eveiller la puissance de penser de l'élève (...)
[...] C'est l'idéal républicain mais un idéal qui entre en tension avec la tendance de toute société à se reproduire à l'identique. Pour les républicains, tels que Jules FERRY, pour les créateurs de l'école républicaine, la formation du citoyen est une mission essentielle de l'école, l'homme et le citoyen se forment, s'accomplissent ensemble. Former l'homme dans la plénitude de ce qu'il peut être c'est donner au citoyen sa référence la plus exigeante, son assise la plus ferme, la plus sûre. Il faut instruire le citoyen. [...]
[...] Les valeurs de liberté, d'individu sont mises en avant. Ces pédagogies ont connu un grand succès en 1970, après mai 1968. C'est la montée du courant des pédagogues qui mettent la pédagogie au rang de l'innovation de l'école, qui en font même une science autonome. Les usages disciplinaires traditionnels sont abandonnés : fin du tablier, de certaines punitions. Le contenu des disciplines évolue : l'apprentissage de l'histoire et la géographie recule, au détriment des calculs classiques se développe l'abstraction des mathématiques, les règles de passage d'une classe à l'autre s'assouplissent, le refus de la contrainte, du classement. [...]
[...] ROUSSEAU rappelle sa confiance dans la nature et sa méfiance très forte envers la société et montre qu'il faut pratiquer une éducation négative : il faut laisser la nature faire les choses, dans la mesure où le raisonnement et la connaissance peuvent venir des sens, il faut laisser libre court à l'exercice des sens. KANT n'est pas d'accord avec ça, il répond en disant que la discipline astreint l'homme aux lois de l'humanité. Dans Pédagogie, il explique qu'on envoie les enfants très tôt à l'école pour qu'ils s'habituent à rester assis immobiles, habituer l'homme très tôt à se soumettre aux injonctions de la raison. [...]
[...] La condition de tel ou tel homme lui permet-elle de devenir tout ce qu'il peut être ? S'il n'y a pas de nature humaine entièrement prédéfinie c'est le rôle de la culture qui est décisif. MONTAIGNE, Livre I des Essais, parle de l'institution des enfants. Au XVI, les humanistes se sont beaucoup intéressés à l'école, à l'enfant qu'ils veulent former dans sa totalité, sa globalité (corps et âme) et ce dès le plus jeune âge en s'adaptant à lui, en douceur tant dans l'intérêt du développement de chacun que dans l'intérêt du développement de la cité toute entière. [...]
[...] Gilles LIPOVETSKI L'air du vide. Un sociologue de la famille François de SINGLY explique que les enfants ont en eux-mêmes leur propre programme. Tout se passe comme il n'y avait plus de programme extérieur. De nos jours, les parents sont dépossédés de la transmission des normes morales puisque c'est en lui-même que l'enfant possède son propre devenir. Les parents ne sont plus des transmetteurs mais des traducteurs. Ils sont tournés vers leur enfant et attendent que quelque chose en émerge. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture