L'école assure-t-elle l'égalité des chances ? - publié le 22/06/2010

Résumé du document

L'égalité des chances est une valeur fondamentale dans la majeure partie des démocraties actuelles : elle doit permettre à chacun d'avoir la même probabilité d'accès au métier qu'il désire, et donc reconnaître les efforts et les talents sollicités individuellement. C'est grâce à cette égalité des chances que des personnes d'origines populaires peuvent aspirer à accéder à une catégorie sociale supérieure, l'origine étant en théorie gommée au profit d'une même égalité de départ entre les individus. Contrairement aux sociétés d'ordres (tel l'Ancien Régime) ou de castes (tel en Inde, qui prévalent encore aujourd'hui), les sociétés démocratiques se caractérisent donc par une mobilité sociale importante : ce ne sont pas des sociétés figées, voyait déjà le français Alexis de Tocqueville dans son ouvrage De la démocratie en Amérique. C'est donc dans cet idéal d'égalité des chances que fut entamé après la révolution française de 1789 un long processus de démocratisation de l'école (...)

Extraits

[...] De façon générale, l'essentiel de la question repose donc aujourd'hui sur les conditions à mettre en œuvre pour restaurer le rôle de l'école, comme durant les trente glorieuses où elle s'était illustrée en tant qu'égalisatrice des chances exemplaire. [...]

[...] En ce qui concerne la culture, différentes résolutions ont été prises récemment ou moins récemment par les gouvernements : abonnement gratuit à un quotidien pendant un an pour les élèves de 18 ans, accès gratuit à certains musées, mise en place de chéquiers lecture selon les régions, par exemple. Ainsi ces mesures permettent de faire face au capital économique et culturel déficitaires des classes populaires. Une fois réalisées, l'école retrouve d'autant plus son rôle d'égalisatrice des chances, de mise en égalité des individus. [...]

[...] Enfin, le développement des études supérieures a lui aussi contribué à favoriser l'égalité des chances. Certaines personnes exposent la longévité des études à faire pour prétendre à un tel métier et critiquent les différents coûts qu'elles peuvent engendrer, d'autres rétorquent alors le bien-fondé de la gratuité de l'université : avec pour seul passeport le baccalauréat, quiconque peut prétendre à faire des études universitaires en vue d'un métier socialement prisé. Autrefois réservées aux plus riches et à l'instar du lycée, elles se sont démocratisées : en des femmes de 25 à 34 ans étaient titulaires d'un diplôme du supérieur, contre de celles de 45 à 54 ans. [...]

[...] Ici, différentes conceptions de l'égalité des chances se retrouvent : pour certains, elle est réalisée car l'inégalité de départ due à l'origine sociale est comblée, d'autres arguent que cela relève de l'équité et étant de plus inégal, certains élèves plus performants n'ayant pu accéder à des places car réservées à d'autres personnes. De toute évidence, l'école n'assure par automatiquement l'égalité des chances, même en la démocratisant : des conditions sont nécessaires pour qu'elle puisse assure cette fonction. Si les avis divergent sur les mesures à mettre en place: il existe toutefois un réel consensus en France autour de certains principes : les bourses d'études en sont le meilleur exemple. Conclusion Par conséquent, la fonction d'égalisatrice des chances de l'école s'avère être complexe à mettre en oeuvre en pratique. [...]

[...] Avant toute chose, l'égalité des chances ne peut se faire sans l'école, auquel cas l'on reviendrait à une société de type monarchique où le statut est donné à la naissance. Même si l'école a de nombreuses fois prouvé ses vertus en tant qu'ascenseur social, la situation actuelle et depuis quelques années est à la remise en cause de son efficacité : des diplômés de l'enseignement supérieur connaissent le chômage, chose qui eût été impensable durant les trente glorieuses. Face à ce constat, la trop grande proportion de diplômés est pointée du doigt, et plus particulièrement lorsqu'il s'agit de diplômés issus de filières telles que les Sciences Humaines de l'université. [...]