Le doute dans la pédagogie

Résumé du document

"Eclater en morceaux pour se lancer sur un chemin à l'issue incertaine demande un tel héroïsme que l'enfance surtout en est capable et qu'il faut, de plus, la séduire pour l'y engager", Michel Serres. Lors des premières rentrées des classes, les enfants doivent apprendre à sortir en permanences de leurs repères familiaux et se laisser entraîner vers un ailleurs qu'ils ne connaissent pas, donc qu'ils ne maitrisent pas. Ils accomplissent ainsi un acte brave et courageux.

C'est alors aux pédagogues de trouver de nouvelles méthodes, pour maintenir l'intéressement des enfants au savoir même s'ils ne savent pas par avance où cet apprentissage le mènera. Pour ceux qui rejettent l'éducation telle qu'on la connaît chez nous et qui voudraient proposer une nouvelle approche à leurs enseignants, il conviendrait de pratiquer la pédagogie du détour.

Extraits

[...] Pourtant il va prendre goût au théâtre pendant ses cours de français. Son professeur à utiliser le détour comme pédagogie pour leur faire apprendre les richesses de la langue française et ainsi créer un projet capable de mobiliser les élèves. En effet, si les élèves sont fâchés avec l'école, leur redonner "plus d'école", au sens traditionnel du terme, accroissera leurs difficultés. En revanche, on connaît de nombreuses expériences où ils peuvent se réconcilier avec les savoirs et l'apprentissage : réalisation d'un journal, mise en place d'un échange avec un pays étranger, etc. [...]

[...] Ils accomplissent ainsi un acte brave et courageux. C'est alors aux pédagogues de trouver de nouvelles méthodes, pour maintenir l'intéressement des enfants au savoir même s'ils ne savent pas par avance où cet apprentissage le mènera. Nous verrons ainsi dans une première partie les richesses que peuvent apporter le détour dans la pédagogie et dans une seconde partie nous analyserons les inconvénients ou dangers qui peuvent en découler. Pour ceux qui rejettent l'éducation telle qu'on la connait chez nous et qui voudraient proposer une nouvelle approche à leurs enseignants, il conviendrait de pratiquer la pédagogie du détour. [...]

[...] Dans la psychologie montessorienne, chaque enfant est unique. Il a sa personnalité propre, son rythme de vie, ses qualités et ses difficultés éventuelles. Selon Maria Montessori, l'enfant est sujet à des périodes sensibles où l'enfant assimile telle ou telle acquisition. Si l'enfant est aidé à ce moment précis, l'apprentissage se fait en profondeur. Mais si l'enfant ne trouve pas les éléments (dans l'ambiance et le matériel) qui répondent à son besoin du moment, la sensibilité s'épuisera progressivement. Maria Montessori est convaincue que l'enfant édifie lui- même sa personnalité et qu'il développe ses facultés motrices et intellectuelles. [...]

[...] Le travail sur ordinateur permet d'abord de redonner un sens au mot brouillon : le travail se construit au fur et à mesure, avec ses imperfections, il est modifié, enrichi, effacé facilement et sans traces. Il semble que certains élèves s'en trouvent libérés lorsqu'il s'agit de rédiger ou de construire un devoir. Nous pouvons voir, dans la "pédagogie du détour", les formes d'expression artistique comme forme d'engagement auprès d'élèves en difficultés. Dans l'Esquive, un film d'Abdellatif Kechiche, Abdelkrim, quinze ans, vit dans une cité HLM de la banlieue parisienne. [...]

[...] Il me semble défendable le fait que les enfants sont des êtres courageux face au destin tracé par la société. La multitude de règles, savoirs, qui forme la culture en général est un long apprentissage qui ne peut se faire sans aide. Cependant, l'acquisition de facultés ou de savoir ne peut se faire sans envie ou curiosité. A nos pédagogues d'user de méthodes pour maintenir notre intéressement. Bibliographie . Handicaps et développement psychologique de l'enfant par Michèle Guidetti et Catherine Tourrette. Editeur : Armand Colin (Paris, 1999) . [...]