Nous nous intéresserons ici à la violence institutionnelle en ce qu'elle concerne l'éducateur du point de vue déontologique. (contexte français.) Le thème de la violence a fait l'objet de nombreux travaux depuis les années 70 et apparaissait déjà en filigrane dans la loi d'orientation du 30 juin 19751 sur la qualité d'accueil des bénéficiaires handicapés. “Aimer mal, châtier bien” de Stanislaw Tomkiewicz reste un ouvrage de référence pour la question de la violence institutionnelle.
En juin 2003, une commission d'enquête parlementaire française a rendu un volumineux rapport à ce sujet. Les uns et les autres ont envisagé l'incontournable aspect déontologique de la question puisque la notion de maltraitance est indissociable d'un ici et maintenant : nous parlons à chaque fois d'un certain rapport à l'homme, à la vie, à l'éducation, d'une idée “circonstanciée” du bien et du mal (ayant à voir avec la culture), même si toute étude scientifique (y compris en sciences humaines) a une prétention à l'universalité. Pour l'éducateur plus que pour quiconque, on peut considérer comme critère de développement d'une société, sa capacité à réduire la violence, à protéger les plus faibles de ses membres.
[...] Le respect de la vie privée doit céder devant la protection de la personne. En d'autres termes, celui qui n'agirait pas pour faire cesser des violences qui ont encore cours serait coupable de non assistance à personne en danger21 et/ou de faute professionnelle. Les différents textes législatifs et juridiques ne font que traduire la complexité de la problématique.) Cette loi les protège-t-elle vraiment ? En théorie oui, mais en pratique il y a toujours un risque de poursuite pour diffamation ou de licenciement et une pression est exercée sur les professionnels. [...]
[...] Déontologie de l'éducateur : maltraitance et violence institutionnelle Nous nous intéresserons ici à la violence institutionnelle en ce qu'elle concerne l'éducateur du point de vue déontologique. (contexte français.) Le thème de la violence a fait l'objet de nombreux travaux depuis les années 70 et apparaissait déjà en filigrane dans la loi d'orientation du 30 juin 19751 sur la qualité d'accueil des bénéficiaires handicapés. Nous avons étudié en cours des extraits du livre de Stanislaw Tomkiewicz paru en 1993 L'enfant maltraité qui synthétise magistralement cette problématique. [...]
[...] L'intention de l'auteur des violences semble compter. Ce qui semble légitimer la violence, c'est son utilité, son but. Soit il faut faire face à une situation avec rapidité et efficacité pour protéger, éviter une violence plus grande, un dommage plus important, soit une certaine violence est exercée dans un but précis, énonçable, éventuellement fondée sur des théories scientifiques faisant l'objet d'un consensus, et in fine ayant pour but une amélioration des conditions globales de vie de la personne à l'encontre de laquelle cette violence s'exerce. [...]
[...] (Le contrôle de la qualité de la prise en charge, difficile à évaluer, était déjà au cœur de la loi du 30 juin 1975 mais ne concernait que les personnes handicapées). ouverture est au centre de son dispositif23 notamment au travers du conseil des usagers (conseil de la vie sociale) qui nous semble essentiel pour instituer le dialogue avec les principaux intéressés et diminuer les risques de maltraitance. Cette injonction légale ne fait que rappeler ce qui tend à devenir une évidence; il n'est pas certain que les institutions défaillantes mettent en place cet outil de travail de façon intelligente. [...]
[...] Une institution qui respire où la parole circule, tant celle des bénéficiaires que des personnels, où le non-dit est l'exception plutôt que la règle, qui est en contact avec l'extérieur, voit ses chances augmenter de préserver sa capacité à bien traiter les êtres humains qui s'y côtoient. Maltraitance : faire face Un travail important a été effectué autour de la maltraitance par le législateur, les pédagogues, les psychologues etc qui a favorisé un changement des représentations. C'est un préalable. Pour autant, est-ce que les pratiques ont changé ? Pas toujours. Il est encore nécessaire d'informer et de dialoguer pour réduire encore le niveau de violence. [...]
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