Les conséquences du contexte social sur la conception de soi dans différents milieux d’apprentissage

Résumé du document

L'école est un contexte dans lequel les enfants influencent et sont facilement influencés par le comportement des autres. Ce phénomène s'explique par plusieurs faits et, entre autres, par l'influence et la comparaison sociales. Un modèle développé dans la littérature de la psychologie sociale rattache la comparaison sociale aux performances académiques.

Tesser et Smith (1980) ont proposé un modèle concernant la manière dont les individus maintiennent leur conception d'eux-mêmes en évaluant l'importance de leurs propres performances dans des domaines scolaires particuliers par rapport à leurs pairs.

La théorie de la comparaison sociale suggère que la formation du concept de soi et de ses propres performances est dépendante du contexte de la comparaison sociale. C'est dans cet ordre d'idée que nous avons décidé de nous concentrer sur la conception de soi dans différents milieux d'apprentissage. Nous nous demandions, en effet, si l'effet du contexte social différait suivant le milieu académique et la population.

Pour y répondre, nous traiterons la comparaison sociale chez des enfants âgés de 7 à 18 ans, et ce, dans différents contextes académiques.

Extraits

[...] Muse Ritter (2003) ont intégré des notions dérivées d'un modèle de Tesser, Campbell et Smith (1984) : la conception de soi et la manière dont elle est influencée par les relations sociales. Le modèle SEM (self-evaluation maintenance) de Tesser & Smith (1980) décrit un dilemme entre deux amis quand ils considèrent différemment leurs propres performances dans un domaine particulier : le rapport de ce domaine sur leur propre concept (par lequel Tesser et ses collègues veulent montrer comment les individus se voient eux-mêmes) et leur proximité à chacun par rapport à l'autre. [...]

[...] Il nous est apparu par la suite que l'influence de la comparaison sociale dans la formation des deux concepts (conception de soi et efficacité personnelle) peut dépendre de la matière et du contexte où elle est mesurée. Par exemple, en mathématique, si on présente de nouveaux points de matière, les étudiants n'ont aucune expérience personnelle dans celle-ci. Ils ne peuvent pas se référer à leur parcours pour évaluer leur efficacité, ils se réfèrent donc à la qualité de leurs résultats par rapport à ceux des autres. * Le choix des individus auxquels on se compare : Choix des amis en fonction de leurs niveaux Dans leur étude, Jessica J. Summers, Diane L. [...]

[...] Elle a pour but de voir dans quelle mesure la tendance à avoir une auto-perception modeste à l'école primaire devient plus prononcée vers 16 ans à propos des mathématiques, de l'anglais et de la lecture. Il s'agit donc ici d'une étude longitudinale dont les informations ont été prises sur les sujets lorsqu'ils étaient âgés de et 16 ans. Les résultats ont montré une différence du ASA suivant l'âge avec une stabilisation à 16 ans pour les mathématiques mais aucune différence significative en ce qui concerne l'anglais (langue maternelle) et la lecture. [...]

[...] En outre, ces recherches suggèrent que nous devons considérer avec attention les conséquences de la comparaison sociale sur l'évaluation de soi chez des élèves en difficulté d'apprentissage. En effet, inclure un enfant en difficultés d'apprentissage dans une école où les élèves sont plus compétents peut avoir des conséquences négatives sur sa conception de soi. Pour sa part, la troisième étude a permis de montrer que les adolescents avec des difficultés d'apprentissage ont tendance à avoir le même niveau de perception de soi que les adolescents sans difficulté d'apprentissage. [...]

[...] * Elèves en difficultés ou non L'étude de Jason Crabtree et Adam Rutland (2001) s'intéresse à la différence de l'estime de soi entre les adolescents présentant des difficultés ou non d'apprentissage. Ces deux auteurs se réfèrent à la théorie de Crocker et Major (1989) qui décrit trois types de stratégies en relation avec la comparaison sociale : * Les élèves en difficulté d'apprentissage évaluent négativement l'autre groupe. * Ils se comparent à des personnes de leur niveau plutôt qu'à des personnes de niveau plus élevé. [...]