Connaissance et savoir - Quand le savoir est torturé par l'école

Thèmes abordés

Connaissance, savoir, école, enseignant, apprenant, institution scolaire, concepteurs des manuels scolaires, conception scolaire du savoir, savoir scolaire

Résumé du document

Tout d'abord, il y a lieu de faire une distinction entre "connaissance" et le substantif "savoir". Dans le langage courant, les deux vocables sont interchangeables dans le sens où, dans les discussions, on utilise indifféremment l'un ou l'autre sans se soucier de leur réelle signification. Dans l'esprit de ceux qui les utilisent, ils sont considérés comme des synonymes parfaits, c'est-à-dire ayant strictement le même sens. Cependant, d'un point de vue linguistique, sémantique et épistémologique, il y a bien une nuance de signification entre "connaissance" et "savoir". Quand un chercheur (sujet connaissant) se met à comprendre, à étudier, à expliquer ou à connaître une chose, un objet ou un phénomène par la pensée, l'analyse, l'expérimentation, le raisonnement, etc., il essaie de se faire une idée de cette chose, de cet objet ou de ce phénomène. C'est ce que laisse entendre le dictionnaire Larousse en donnant les explications suivantes du substantif "connaissance" :
Action, fait de comprendre, de connaître les propriétés, les caractéristiques, les traits spécifiques de quelque chose.

Extraits

[...] Conçu ainsi, le savoir devient indiscutable. Si on veut discuter sa validité et sa pertinence, c'est-à-dire si on veut y appliquer un regard critique, il faudrait pouvoir scruter et analyser le processus intellectuel de sa production et également les croyances et les présupposés de celui qui le produit ainsi que la vision qu'il se fait du monde, de la réalité, etc. Rien de tout cela n'est pris en considération par l'école. Le savoir, surtout scientifique, est d'emblée considéré comme vrai, donc, ne supportant aucune remise en cause. [...]

[...] Ce qui est gênant, voire aliénant et frustrant, c'est que les apprenants considèrent le « savoir scolaire » comme un savoir définitivement vrai et, par conséquent, ne se doutent à aucun moment qu'il a été conçu à des fins d'enseignement. Avant de devenir objet d'un enseignement, le savoir a pris naissance dans un contexte social, culturel, économique, historique, philosophique et idéologique défini. De tout cela, l'enseignant fait abstraction ou presque. Ce n'est pas étonnant que l'école s'isole de plus en plus de la société. [...]

[...] Le risque, non pas des moindres, est la transformation des activités d'enseignement apprentissage en un ensemble de stéréotypes, de rites et d'actes mécaniques qui ne profitent ni à l'institution scolaire, ni aux acteurs de cette institution ni à la société. Les apprenants, eux aussi subissent les conséquences de la conception scolaire du savoir. Comme on le sait, le statut pédagogique et psycho pédagogique de ces derniers est largement conditionné par celui de l'enseignant. Convaincu qu'il enseigne des vérités, son souci majeur est de transmettre correctement le savoir. [...]

[...] Connaissance et savoir – Quand le savoir est torturé par l'école I. Distinction entre connaissance et savoir Tout d'abord, il y a lieu de faire une distinction entre « connaissance » et le substantif « savoir ». Dans le langage courant, les deux vocables sont interchangeables dans le sens où, dans les discussions, on utilise indifféremment l'un ou l'autre sans se soucier de leur réelle signification. Dans l'esprit de ceux qui les utilisent, ils sont considérés comme des synonymes parfaits, c'est-à-dire ayant strictement le même sens. [...]

[...] Les usages qui sont faits de ce savoir sont très nombreux. Il peut être utilisé en industrie, en agriculture, en médecine, etc. comme il peut donner lieu à des inventions technologiques, à l'amélioration de procédés, de services, etc. Avec le temps, le savoir produit par la recherche ou, aussi, par la contemplation philosophique a permis d'expliquer et de connaître plusieurs aspects du monde sur les plans : physique, matériel, social, culturel, économique, etc. Ce savoir s'accumule et constitue ainsi un précieux patrimoine commun à toute l'humanité. [...]