L'exposé proposé est extrait de la maîtrise intitulée : Le collège de l'Oratoire du Mans et ses élèves de 1661 à 1793 (Université du Maine, 2005). Le texte ci-après démontre que la violence et les problèmes disciplinaires dans le cadre scolaire ne datent pas d'hier. Déjà à l'époque moderne, les collèges sont touchés par les problèmes suivants : le manque de travail, les bavardages, les absences, l'insolence et la violence.
La scolarité au XVIIIème siècle est parfois chaotique et les redoublements sont particulièrement fréquents au collège. Pour mieux appréhender ce phénomène, l'étude des comportements des élèves s'avère être essentielle. En effet, le père supérieur du collège de l'Oratoire du Mans écrit parfois des appréciations sur les listes des élèves et celles-ci permettent à l'occasion d'expliquer les résultats obtenus par les écoliers.
[...] François LEBRUN, Jean QUENIART et Marc VENARD, Histoire générale de l'enseignement et de l'éducation, Paris, Nouvelle Librairie de France p. 512-515. A.D.72, D ADDITIF 7 : p (1770). [...]
[...] Cette dernière, menée par Delamarche et Leprince, manifeste de l'hostilité contre le père Mignot[11]. On compte parmi les coupables, Hubert Tessé : reus est adversus patrem Mignot ; insignis nebulo, eliminatus sa participation est active mais son acharnement reste verbal : il est d'ailleurs désigné comme vaurien. Mais d'autres camarades font preuve d'une extrême violence et n'hésitent pas à frapper leur maître. Des élèves le brutalisent à main nue tels que Jacques Hubert, collegio expulsus quod cloctaria factionis particept qui violental impraeceptore manus ihietcrit et Jacques Bobet, eliminatus, quod violentas in praeceptorum manus immiserit D'autres sont même armés tels que Jacques Pelisson avec son épée, ferocissimus et insolens, qui gladium quoesiverit ut praeceptori terrore paenarum immitatem extorqueret et Joseph Crenier avec son poignard, evasit armatus pugione districto, lictores ad carcerem jampriden illum quoerunt Nous ne connaissons ni les origines de cette révolte, ni l'état de santé de ce professeur après cette agression. [...]
[...] Cette année-là, la réussite des représentations théâtrales de fin d'année est nuancée par les incidents qui se sont déroulés à l'entrée de la salle des actes : Il y a eu bien du bruit pour entrer par billets. Le p. 3ème et le p. 5ème qui étaient a la porte ont été insultez. Le premier par le Sr nom qui l'a traité par B et par F de la manière la plus indigne, il a fait une espèce d'excuse dont le p. [...]
[...] Les violences les plus fréquentes concernent les élèves entre eux. Par exemple en décembre 1783, Laurent Prévost, élève de logique, est renvoyé du collège pour avoir racolé un écolier de rhétorique[7]. Les deux frères Pierre et François Lecornu sont chassés eux aussi, pour des raisons similaires : fratres numquam admittendi obvationes parentum causâ lacendas Les élèves s'attaquent moins souvent aux professeurs, mais ces rébellions contre l'autorité sont encore plus condamnables. Les plus nombreuses restent des violences verbales. En 1783, le régent de seconde se fait insulter par un de ses élèves, Jean Teillay[9]. [...]
[...] On retrouve dans ce collège tous les problèmes liés à la discipline et les professeurs se plaignent régulièrement des bavardages en classe, du manque de concentration et de motivation, de la paresse et de l'impertinence de certains écoliers. L'absentéisme non-autorisé et répétitif est un problème supplémentaire qui touche une minorité d'élèves externes : Le père professeur s'est plaint que le dit sieur Fouchard avait déjà manqué et sans raison valable sa classe dix fois depuis le commencement de l'année et n'avait pas encore appris comme il faut. [...]
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