Examen minutieux du sens de la constitution et de l'évolution des finalités d'une structure éducative singulière : les centres de vacances pour enfants, principalement dans le contexte français. Chacun y aura reconnu les célèbres colonies de vacances, puisque ce terme continue à être employé, même s'il a disparu institutionnellement depuis longtemps, en 1973 en France.
[...] La justification de la forme pédagogique s'ancre dans la nature de l'enfant. Le besoin de loisir justifie une pédagogie du loisir et la concrétisation de la finalité éducative dans et par l'éducation au loisir. Autant le loisir est vécu comme un besoin, autant les loisirs apparaissent comme les modalités de réponse aux besoins vécus dans une optique de loisir. Sous l'influence de l'Éducation nouvelle, les colonies éducatives ont donc apparemment laissé la place à la colonie milieu de loisirs . [...]
[...] L'inflation éducative fonde la volonté de maîtrise totale sur l'enfant. Elle met en oeuvre le bon vouloir permanent sur l'enfant. Elle justifie l'omni prégnance de l'éducateur responsable sur l'enfant. À l'inverse, vouloir peu pour l'enfant, vouloir peu sur l'enfant, pour vouloir que l'enfant veuille, et simplement vouloir cela en centre de vacances, cela relève d'une nécessaire, salutaire et indispensable déflation éducative. On peut organiser la récession éducative et se dire que hors de l'éducation il y a du salut (dans un centre de vacances, jouer se suffit à lui-même par exemple et le jeu n'a pas à être éducatif, ni les loisirs), que le centre n'est pas un lieu éducatif privilégié (il ne peut se justifier par un rôle éducatif de compensation, même si dans bien des cas il continue heureusement à assurer cette fonction éducative), qu'il faut se contenter de définir la finalité éducative du centre par un aspect qui ne peut être acquis ni assumé ailleurs (ce qui ne signifie nullement qu'il s'y réduit). [...]
[...] Nous sommes alors plongés dans une véritable inflation éducative. Il serait temps au contraire de prôner la déflation éducative. D'autant que l'éducation nouvelle, en tant que système de référence du secteur, mérite d'être interrogée. L'enfant n'est-il pas devenu objet/sujet du tout éducatif ? Éduquer, comme l'a si bien montré Hameline (1977), c'est naviguer entre domestication et affranchissement. Certes, tout le monde veut affranchir, tout en sachant bien qu'il y a toujours peu ou prou imposition éducative dans le même mouvement. [...]
[...] Bibliographie : - HAMELINE, D. (1977), Le domestique et l'affranchi. Essai sur la tutelle scolaire. Paris, Éditions Ouvrières. - HOUSSAYE, J. (1989), Le livre des colos. Histoire et évolution des centres de vacances pour enfants, Paris, La Documentation Française. - HOUSSAYE, J. (1991), Aujourd'hui, les centres de vacances, Vigneux sur Seine, Éditions Matrice. [...]
[...] Il s'agissait davantage d'un résultat espéré que d'un dispositif explicite. La tendance scolaire : Elle sera surtout le fait des laïques français. À partir de 1883, on prendra dans les écoles primaires urbaines certains enfants, pauvres, souffreteux mais méritants scolairement, pour les envoyer par petits groupes, sous la conduite d'un maître, dans une école rurale vidée par les vacances. Ils recherchaient la santé des enfants, une meilleure affection entre maîtres et élèves aussi, mais surtout les bénéfices d'une véritable école de la nature. [...]
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