Métier d'enseignant, école primaire, société, éducation, élève, cours, institution sociale, socialisation des enfants, citoyenneté, intérêt général, valeurs sociales, manuels scolaires, attractivité du étier d'enseignant
On ne peut évoquer le métier d'enseignant à l'école primaire d'autrefois sans évoquer ce qu'était cette école. Cette dernière était par excellence une institution sociale au sens le plus significatif du terme. Elle jouait un rôle déterminant dans la socialisation des enfants. Bien enracinée dans la société, elle tirait son origine de celle-ci et répondait à ses besoins non seulement en matière d'instruction, mais également en matière d'éducation. Entre l'école et la famille, régnait une interaction et une certaine complémentarité, pourrait-on dire spontanées dictées par les valeurs de citoyenneté et d'intérêt général.
[...] Quant aux élèves, sans le tableau noir, ils sont tout simplement perdus. C'est le moyen qui leur permet de recopier les leçons sur leurs cahiers ou, en quelque sorte, qui leur permet d'emmener ces leçons chez eux pour les apprendre. Par ailleurs, si l'enseignant se distinguait par une utilisation soignée du tableau noir, il se distinguait aussi par la préparation des leçons. En effet, cette dernière consiste en une programmation, dans le temps, de son intervention en classe. Tout y est : vocabulaire, illustrations, questions à poser aux élèves en prenant la précaution de les classer par ordre croissant de difficulté, phrases à dicter, passages ou mots sur lesquels il faut insister, etc. [...]
[...] J'ai obtenu mon certificat d'études primaires en 1957. L'enseignement était bilingue avec une prédominance des matières enseignées en français. Les lauréats assez âgés de l'école primaire de l'époque, une fois le certificat d'études primaires en poche, pouvaient travailler, après une formation, comme instituteurs, infirmiers, postiers, gendarmes, etc. Il est bien évident que les valeurs en question peuvent varier d'une nation à une autre, mais il y a bien un socle valable pour toutes les nations dont le dénominateur commun est l'humanisme. [...]
[...] Cette dernière voyait en lui le porteur du flambeau de l'instruction et de l'éducation. L'enseignant était vraiment le modèle à suivre par ses qualités professionnelles et surtout morales. Tous les élèves étaient considérés comme ses propres enfants et il redoublait d'efforts pour les mener à la réussite. Le métier d'enseignant du primaire était un métier noble vu son impact, d'une part, sur la transformation de la société et, d'autre part, sur les enfants qui, grâce au dévouement de cet enseignant, quittent le monde de l'ignorance voire celui de l'obscurantisme vers celui des lumières. [...]
[...] En effet, ces dernières comptaient beaucoup sur la participation de l'enseignant à l'éducation et à la moralisation de leurs progénitures. Justement, ce dernier ne tolérait pas que l'un de ses élèves outrepasse, transgresse ou ne respecte pas les règles morales instaurées au sein de l'école, de la famille ou au sein de la société. Il veillait personnellement à leur application. Sur le plan de la rectitude de laquelle il donnait toujours l'exemple, l'enseignant incitait ses élèves à ne pas mentir, à être honnête et, surtout, à faire du bien. [...]
[...] Cela signifie que le choix du métier s'enseignant, au lieu d'être délibéré, voulu et désiré, n'est plus qu'une échappatoire ou un bouche-trou. Cette perte d'attractivité va, dans certains pays, jusqu'à provoquer des pénuries d'enseignants. Cette perte d'attractivité ne concerne pas uniquement le recrutement d'enseignants. Elle concerne également ceux qui sont en exercice qui, dès qu'une opportunité s'offre à eux, ils n'hésitent pas à quitter le métier d'enseignant. Par ailleurs, l'enseignant lui-même n'a plus le statut notamment social (autorité morale, prestige, estime, etc.) qu'il avait durant la première moitié du siècle précédent. [...]
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