Sujet inspiré par un mot laissé par un adolescent suicidaire à ses parents dont voici la formulation rapportée : « Vous m'avez tout donné mais vous ne m'avez pas dit ce qu'il fallait en faire. »
Les enfants n'attendent rien de leurs parents que ce que ces derniers leur donnent. La relation parent-enfant est d'abord une relation de nécessité et de dépendance. Sans l'intervention des parents, l'enfant ne survit pas, il a besoin de soins spécifiques tout d'abord au point de vue physique.
[...] Ce que cet adolescent semble reprocher à ses parents, c'est de ne pas avoir su lui donner ces codes. Connaître les codes, y être initié paraît être une de ces attentes dont fait mention le sujet. Mais, la transmission de ces codes n'est pas une transmission directe, on ne les reçoit pas comme on reçoit un héritage. Le code transmis se modifie dans l'interprétation qu'en fait le récepteur, il suppose un travail de ce dernier. Connaître les codes du monde commun, c'est également les reconnaître et les assimiler comme tels ‘faire avec' un monde commun, c'est en reconnaître les codes La connaissance des codes ne suffit pas, elle doit s'adjoindre les services de la reconnaissance, c'est-à-dire de la capacité à discerner, à identifier, à assimiler, à comprendre Cette capacité n'est pas de l'ordre de ce qui peut être transmis. [...]
[...] Éléments de réflexion Les enfants n'attendent rien de leurs parents ce que ces derniers leurs donnent. La relation parent-enfant est d'abord une relation de nécessité et de dépendance. Sans l'intervention des parents, l'enfant ne survit pas, il a besoin de soins spécifiques tout d'abord au point de vue physique. Sur ce point, le petit d'homme est comme tous les autres petits. C'est dans le fait de devoir être éduqué, introduit, conduit dans un monde commun qu'il se démarque. Ce monde commun, il y est d'emblée plongé. [...]
[...] Les enfants n'attendent rien de plus que ce que leurs parents leur donnent. Ce qu'ils reçoivent, ils doivent le prendre en charge, l'assimiler pour pouvoir s'accommoder au monde dans lequel ils vivent. La thématique du ‘don' présente dans l'extrait rapporté s'oppose à cet aspect. Ce qui semble manquer à cet adolescent, ce sont un certain nombre de valeurs, de codes, des objets qui ne se transmettent pas directement, mais suppose un travail du sujet sur lui-même. Ce travail, nul autre ne peut le faire, il peut être guidé, accompagné, mais en aucun cas donné. [...]
[...] Il va de soi que la connaissance de certains codes et la capacité de les reconnaître sont hautement importantes. Mais, ce qui fait la spécificité de ce monde, c'est d'être sans cesse en mouvement, vivant au travers des actions que mène chacun de ses membres en son sein. Les codes s'approprient au travers de l'action, on peut toujours bien connaître un ensemble de règles de vie commune, on peut bien reconnaître la légitimité de ces dernières, mais c'est dans l'application de ces dernières que sont perceptibles l'attachement et la compréhension de ces règles. [...]
[...] Qu'est ce que les enfants attendent de leurs parents ? Sujet inspiré par un mot laissé par un adolescent suicidaire à ses parents dont voici la formulation rapportée[1] : Vous m'avez tout donné, mais vous ne m'avez pas dit ce qu'il fallait en faire. La formulation Nous commencerons par une analyse de la formulation. Il faut tout d'abord tenir compte du fait que cette formule n'est pas forcément la formule d'origine. Il faut donc prendre en considération que l'intention exprimée par l'adolescent n'est pas forcément dans ces mots que nous lisons pour être les siens. [...]
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