sociologie, autorité, parents, enfants, enseignants
si la crise de l'autorité est bien réelle et bien comprise de la part des enseignants comme des parents, pourquoi refuser les sanctions éventuelles qu'un enseignant peut donner à son enfant ?
[...] En effet, chacun se place dans une logique qui lui est propre. On peut alors remarquer que, dans de nombreux sondages, l'autorité tient une place importante dans les traits d'un bon professeur pour l'ensemble d'entre eux. Mais les acteurs pris en compte ne mettent pas tous les mêmes éléments dans ce qu'ils appellent l'autorité. Si l'on considère tout d'abord la logique des professeurs, on remarque que la première expression qui apparaît quand on parle d'autorité, c'est la maîtrise de la classe. [...]
[...] Une autre idée importante ressort de ce sondage, l'orgueil du professeur, voire de l'adulte en général. En effet, la meilleure pratique éducative n'est pas de se trouver au centre de ses élèves, mais bien à côté d'eux pour les aider à avancer. Ce trait rejoint celui de la toute puissance de l'enseignant qui se fixe des objectifs inatteignables ou qui confond un acte d'autorité légitime et la prise de pouvoir, la volonté de puissance sur l'autre. L'enfant qui se trouve face à un enseignant qui se croit supérieur parce qu'il est adulte et qu'il représente le système éducatif ne peut se sentir aider. [...]
[...] Or, aujourd'hui, face à une évolution des relations adultes-enfants, cela ne suffit plus. Ces liens sont désormais plus forts que dans les décennies précédentes et la pratique de l'autorité s'en trouve changée : le « non » est plus difficile à dire à un enfant aujourd'hui que dans les années 50 par exemple. L'enseignant cherche donc à maîtriser sa classe mais ne peut se résoudre à exiger ou à imposer quelque chose de la part des élèves. Ainsi, lorsqu'il le fait, son geste est vu comme une soif de toute-puissance et non comme un acte d'autorité légitime. [...]
[...] Ces deux visions amènent à une crise de l'autorité et non à une crise de la jeunesse. En effet, aujourd'hui, les repères éducatifs en matière d'autorité ne sont plus aussi explicites et évidents qu'autrefois. Cela découle en partie de la perte d'assurance des adultes face à leur enfant ou à leurs élèves. Ainsi, comment assurer un rôle d'autorité face à un enfant qui « fait » ou qui construit ses parents et non l'inverse ? Les adultes, qu'ils soient parents ou professeurs, ont donc peur de transmettre à des enfants qui sont différents de ceux qu'ils étaient eux-mêmes. [...]
[...] On retrouve ces notions de respect et de justice dans l'idée d'autorité comme qualité notamment quand les élèves interrogés parlent de la nécessité d'un professeur sévère quand il le faut, ou encore qui sait faire régner l'ordre. Cependant, c'est souvent la manière de faire preuve d'autorité qui est remise en cause : 24% des jeunes interrogés considèrent qu'un professeur qui crie pour se faire respecter n'est pas un bon enseignant. Ce qui prime, c'est l'idée d'un professeur abordable, bienveillant sans être cependant « gentil » (pour près de 50% du panel) et qui sait donner son cours. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture