Autonomie des enfants, éducation, liberté, formation, bonne conduite, contraintes, règles, transgression, savoir-être, savoir-vivre, études, métiers, culture générale, parcours professionnel, reproduction de normes sociales, socialisation, culture, dressage des animaux, éducation des femmes
On entend souvent dire d'un enfant qu'il n'est pas assez « autonome », et qu'il faut mettre en place les outils qui lui permettront d'acquérir cette autonomie. Il semble ainsi admis, dans le discours commun, que l'éducation a pour but premier de nous enseigner cette autonomie. Or l'autonomie peut être considérée comme un synonyme de liberté, puisqu'un individu autonome est un individu capable de décider et d'agir par lui-même, en fonction de ses choix et non de contraintes extérieures. Mais est-ce vraiment l'autonomie que l'on cherche à obtenir par l'éducation ?
[...] La formation continue permet ainsi tout au long de l'existence de compléter l'éducation de départ pour se donner de nouveaux atouts. On peut donc considérer que plus l'individu a pu s'éduquer, plus il a d'opportunités, et donc plus il est libre de construire son existence seul, par lui-même, une fois l'éducation terminée. Plus globalement, et à l'échelle de l'humanité, l'éducation permet aussi de transmettre de génération en génération des techniques qui nous libèrent des contraintes naturelles. On peut s'appuyer pour le montrer sur le Discours de la méthode, écrit par Descartes. [...]
[...] Définition : culture comme civilisation Ex. : film « Joue-la comme Beckham », de G. Chadha : Jess se voit refuser de jouer au football par sa famille, car cela ne correspond pas au rôle attendu d'une femme en Inde. On sent sa difficulté à s'opposer à ses parents, car cela pourra lui apparaître comme une forme de trahison. L'éducation n'a donc peut-être pas tant pour but de rendre l'individu autonome que de créer chez lui des automatismes, qui font qu'il va se conformer de lui-même au cadre que lui impose sa culture. [...]
[...] Mais est-ce vraiment l'autonomie que l'on cherche à obtenir par l'éducation ? Ou plutôt des automatismes, c'est-à-dire le fait que l'individu suive de lui-même les normes et les codes qu'il aura assimilés au cours de son éducation ? Et dans ce cas peut-on encore le qualifier de « libre » ? Nous verrons dans un premier temps que l'éducation n'impacte pas notre liberté fondamentale ; cependant nous montrerons dans un deuxième temps que cette liberté n'est qu'apparente et que l'éducation est bien contraire à la liberté ; enfin nous verrons que l'éducation peut, sous certaines conditions, être un moyen de conquérir sa liberté. [...]
[...] À l'échelle d'un individu, le fait d'avoir appris à se servir d'un outil lui donne d'ailleurs une indépendance, car il pourra agir de lui-même en cas de besoin, sans faire appel à un artisan, par exemple. La connaissance de techniques renforce donc notre liberté. L'éducation ne semble donc pas contraire à la liberté, et elle semble même a priori avoir l'autonomie pour but. Mais n'a-t-elle pas un poids plus grand sur l'individu ? A-t-on vraiment le choix face à une rafle éducative ? Celui qui agit de lui-même une fois éduqué, est-il vraiment libre, ou simplement bien formaté ? [...]
[...] Ici, il faut noter que paradoxalement, c'est en prenant conscience de ces déterminismes que nous allons pouvoir nous réapproprier une certaine liberté. La liberté n'est donc pas tout à fait le fait de pouvoir faire ce qu'on veut (puisque ce qu'on veut peut justement être complètement déterminé = on veut faire comme on nous a appris, comme on nous a dit qu'il était bon de faire). Il s'agit plutôt d'être capable de prendre nos distances par rapport à ce qui nous a été transmis lors de notre éducation. [...]
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