Depuis une vingtaine d'années, on prend conscience du caractère ingérable et inefficace du système scolaire hérité de la IIIe République. L'Etat, fort et extrêmement centralisé, avec une politique normative et verticale et peu de pouvoirs locaux semble en effet inadapté au principe d'égalité des élèves devant l'enseignement.
Les réformes Jules Ferry de 1881 et 1882, en rendant l'école publique, laïque, gratuite et obligatoire, semblaient aller dans le sens d'une plus grande égalité des chances en permettant que tout le monde s'intègre. Cette « extra-territorialité » permettait d'échapper aux influences hostiles ainsi qu'aux différentes coutumes et préjugés, qui caractérisaient l'espace domestique. L'école était un espace fermé symboliquement.
Cependant, dans les années 1980, avec l'arrivée de la gauche au pouvoir et la massification de l'enseignement il est apparu que ce système était fortement inégalitaire et ingérable au niveau national du fait de nombreuses inégalités territoriales.
[...] Il se retrouve à la fois garant de la cohésion nationale, prestataire de services au titre de ses compétences propres et partenaire des acteurs sociaux. Avec la politique de la ville, l'État reprend le flambeau sur un terrain où les initiatives municipales avaient largement prévalu sans articulation réelle avec le centre. Le contrat de ville réaffirme le rôle de l'État, sans toutefois l'imposer. En effet, il sous-entend la double volonté de l'Etat et des collectivités territoriales et implique la signature conjointe des deux. [...]
[...] La socialisation de ces enfants doit donc désormais se faire dans l'école et on va voir apparaître une forme scolaire, construite à part et contre la forme éducative. L'éducation post-moderne, fondée sur l'économie industrielle, va devoir suivre les injonctions du libéralisme. On va progressivement passer d'une logique verticale et cloisonnée, à une logique à la fois horizontale et verticale, qui intègre des politiques éducatives locales. On assiste également à la généralisation du principe de subsidiarité, selon lequel les territoires vont se substituer à l'Etat. [...]
[...] Par exemple, à Calais, ville ouvrière en crise située entre deux quartiers en difficultés, l'initiative locale va se baser sur une stratégie d'intégration urbaine de ces quartiers. On va mettre en place des techniques de revitalisation de la ville (renforcement et l'amélioration des équipements culturels, coordination entre les deux ZEP) en pensant la ville dans son ensemble. A l'opposé, à Amiens, qui possède un grand quartier industriel en difficulté, on va chercher à construire l'unité de la ville sur la diversité des quartiers. [...]
[...] L'approche éducative pour le développement local : exemple(s) et significations au regard de la forme scolaire française Depuis une vingtaine d'années, on prend conscience du caractère ingérable et inefficace du système scolaire hérité de la IIIème République. L'Etat, fort et extrêmement centralisé, avec une politique normative et verticale et peu de pouvoirs locaux semble en effet inadapté au principe d'égalité des élèves devant l'enseignement. Les réformes Jules Ferry de 1881 et 1882, en rendant l'école publique, laïque, gratuite et obligatoire, semblaient aller dans le sens d'une plus grande égalité des chances en permettant que tout le monde s'intègre. [...]
[...] On peut donc se demander si l'héritage de la forme scolaire peut déboucher sur une sphère éducative. Source - A. Chambon, Vers le développement éducatif local ? Territoires, juin 2002 - A. Chambon, Pays en émergence et développement éducatif local. Une rencontre à venir ? Ville-Ecole6Intégration Enjeux, n°134, septembre 2003 - J.M. De Queiroz, A. Chambon, Territorialisation éducative : une problématique en devenir ? [...]
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