La pédagogie nouvelle donne un regard particulier sur les besoins et les intérêts des enfants, leur développement, leurs capacités, leur façon de voir, de penser, de sentir qui leur sont propres? (Rousseau).
Cette pédagogie part du principe élaboré entre autre par Fröbel que l'enfant pour se développer ne doit pas seulement regarder et écouter, mais agir et produire. L'enfant a besoin d'un milieu adapté et non pas un milieu auquel il doit s'adapter. Des lieux où ses sens sont contributions, où il peut bouger et s'exprimer, où la nature joue un rôle important, pour qu'il puisse s'émerveiller et découvrir le monde.
La pédagogie nouvelle utilise les centres d'intérêts de l'enfant, en fonction de son âge, de son stade de développement, en fonction de son individualité.
Dans le cadre de cette pédagogie, j'ai choisi de présenter la relation entre l'enfant et l'animal, la façon dont l'animal peut être utilisé comme sujet de curiosité et de développement pour l'enfant. En effet, utiliser les centres d'intérêts de l'enfant, par rapport à la nature (faune et flore), c'est permettre à l'enfant d'aller au bout des choses, de rechercher l'origine. L'enfant est curieux de nature; l'animal est pour lui source d'observations, de découvertes et de responsabilité.
La culture du sol et l'élevage des petits animaux rentrent dans la catégorie des activités ancestrales que tout enfant aime et devrait avoir l'occasion d'exercer selon A. FERRIERE, qui incluait cette notion parmi les points qui permettent de reconnaître une pédagogie nouvelle. Il valorisait aussi le fait que les enfants vivent au sein de la réalité visible et palpable, que leur action sur cette réalité et que leur expérience s'en nourrissent.
L'animal et la nature participent grandement à cette réalité visible et palpable et permettent largement l'expérience de l'enfant, par son propre vouloir : la curiosité et l'intérêt poussent l'enfant à agir du dedans au dehors, écrivait Ferrière.
C'est en partant de ce constat que j'ai choisi ce thème. C'est aussi par l'observation, dans ma propre expérience que j'ai confirmé que la relation entre l'enfant et l'animal n'est pas un simple discours théorique mais, lorsqu'elle est pensée et élaborée de façon éducative et pédagogique, elle peut être véritablement un moyen pour l'enfant de communiquer, de s'exprimer, de découvrir et se découvrir.
Et c'est par le biais d'ouvrages élaborés par des personnalités d'horizons variés ( éducateurs, chercheurs, vétérinaires, pédagogues...) que je présenterai l'animal comme sujet de découverte aidant l'enfant à se construire, à voir la vie comme elle est, sous ses aspects les plus vrais, à comprendre le monde où il se trouve ( MION VALLOTTON ), et comme médiateur éducatif auprès des enfants citadins.
[...] La nature joue un rôle primordial : c'est le premier livre. Après avoir observé les effets de la présence d'animaux dans les écoles, le docteur Ange Condoret conclue que le succès a toujours été total pour les enfants. Les cours gagnaient en attrait, et les résultats étaient spectaculaires quant à l'assimilation des programmes qui devint plus rapide. La présence des animaux paraît déclencher chez les enfants, avec le sens de la responsabilité, sentiment de protection et un désir de coopération qui n'est pas toujours spontané, et qui, en l'occurrence, le devint. [...]
[...] Ce psychiatre insiste sur le rôle structurant et médiateur que la relation avec l'animal peut jouer chez ces enfants et chez les humains en général. Les enfants en difficulté sociale découvrent au contact des animaux leurs capacités à se soigner, communiquer, s'attacher et ont ainsi l'occasion de construire ou reconstruire le sens de la responsabilité, la confiance en soi. Dans certaines structures spécialisées, on observe que lorsqu'on confie un animal à un enfant souffrant de problèmes relationnels, sa communication s'en trouve améliorée, son discours est mieux structuré. [...]
[...] L'animal ne doit jamais combler une carence d'amour, compenser les conséquences d'une démission, ni être là pour pardonner une action. Par contre, l'animal apporte à l'enfant tant d'apports positifs, que je citerai Françoise DOLTO en disant : donnez l'animal à l'enfant pour qu'il sente une joie d'exister plus grande que sans cet animal. Ce qui signifie bien que l'enfant n'a pas un manque sans l'animal, mais qu'il est plus riche avec lui. II L'animal dans la société comme médiateur éducatif Dans le milieu scolaire ou familial ou dans des structures spécialisées, l'animal peut être un support à la socialisation, aux apprentissages et à l'expression. [...]
[...] Psychanalyste. FERRIERE : Adolphe (1879 1960). Pédagogue atteint de surdité (ce qui lui posa de nombreuses difficultés). FROBEL : Friedrich (1782-1852), pédagogue allemand, le créateur du jardin d'enfants. Il exerça un certain nombre de métiers, les eaux et forêts, la topographie, l'architecture, avant de découvrir sa vraie vocation, l'enseignement. Instituteur à Francfort, il travailla et étudia de 1806 à 1810, avec Johann Pestalozzi, à Yverdon. En 1816, il fonda à Griesheim l'institut général allemand pour l'éducation, dans lequel il mit au point une méthode éducative destinée aux enfants de trois à sept ans. [...]
[...] L'animal n'est pas le remède à tout faire, mais il peut remettre en selle un enfant momentanément mal à l'aise dans sa peau ou dans sa fratrie. Être un compagnon viril pour le seul garçon au milieu de sœurs ou représenter la douceur pour la seule fille d'une famille de garçons. Il peut sortir de lui- même l'égoïsme, aguerrir le timide, adoucir le dur à cuire, consoler le malheureux L'animal, médiateur thérapeutique Dans une institution où le personnel peut changer souvent, où les enfants ont des difficultés dans le développement de la personnalité ou des troubles psychomoteurs, l'animal familier demeure auprès de l'enfant un compagnon constant auquel il peut confier ses doutes, ses joies comme ses peines. [...]
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