Éducation, devoir, savoir-vivre, élève, institution scolaire, protection menstruelle, hygiène, précarité menstruelle
"L'éducation n'est pas qu'un métier, c'est une mission centrale pour l'avenir et la formation de l'esprit avant l'âge, c'est par elle que nous donnons à l'enfant la connaissance des devoirs de l'homme. Mais cet entraînement de l'esprit à penser pâtit de ce que certains considèrent comme un manque de savoir-vivre, une chose qu'ils préfèrent taire et obscurcir, rendant honteuse avec elle ceux dont la parole s'élève."
[...] Nous voudrions accéder à de telles demandes, mais cela ne peut se faire qu'en rognant sur les salaires, sur les enveloppes dédiées à la culture, sur la bonne tenue de nos infrastructures. Mesdames et messieurs, membres du jury, avocat de l'accusation, nous condamner aujourd'hui reviendrait à condamner notre capacité future à assurer la formation des esprits de demain, nous condamner aujourd'hui reviendrait à condamner l'ensemble de nos élèves demain ; alors je vous en prie, ne cédez pas ce soir à un travail de persuasion, mais cherchez en vous la raison la logique froide et malheureuse à laquelle nous sommes tenus, et faite le choix de ne pas condamner une institution qui a fait des ses élèves le c?ur de son existence. [...]
[...] Nombreux sont les textes qui nous contraignent, charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne article 14, préambule de 1946, Code de l'éducation aussi, article L111-1 à L114-1. Mais les conditions ainsi posées de l'exercice de notre mission ne représentent pas une barrière, pas une limite à ne pas dépasser. Tout au contraire nous avons fait le choix d'aller au-delà des recommandations, pour veiller sur nos élèves, sur leur avenir, et pourvoir à ces besoins que la morale impose. - l'hygiène et l'usage des toilettes à l'école sera une véritable priorité lors de l'examen du prochain projet de loi de finances pour 2024 ; nous les avons devancés et contrairement au 8 élèves sur 10 qui évitent les sanitaires dans certains établissement, nous avons fait du droit à la vie privé une priorité. [...]
[...] Condamner les autorités scolaires parce qu'elles ne subviennent pas aux besoins des étudiantes serait irresponsable, il ne faut pas céder face à l'appel du c?ur. L'institution si elle avait pu le faire, si elle en avait les moyens, si seulement cela pouvait constituer l'une de ses priorités, aurait déjà pourvu à ce besoin de protections menstruelles. Pourtant elle ne peut le faire, car s'imposent à elle de basses considérations, nécessaires, impossibles à contourner mais néanmoins basses : le budget, la logistique, un passif devenu insupportable. [...]
[...] Plaidoyer pour les autorités scolaires - La fourniture de protections menstruelles L'éducation n'est pas qu'un métier, c'est une mission centrale pour l'avenir et la formation de l'esprit avant l'âge, c'est par elle que nous donnons à l'enfant la connaissance des devoirs de l'homme. Mais cet entraînement de l'esprit à penser pâtit de ce que certains considèrent comme un manque de savoir vivre, une chose qu'ils préfèrent taire et obscurcir, rendant honteuse avec elle ceux dont la parole s'élève. Mesdames et messieurs les membres du jury, vous n'en douterez plus, l'institution scolaire que j'ai l'honneur de représenter s'y refuse pourtant, avec force et détermination. [...]
[...] La liste de nos actions est longue, elle peut vous paraître évidente, comme un du le serait à celui qui porte la créance. Pourtant tout cela nous coûte, des moyens financiers bien sûr qui sont les plus limités, mais un travail humain, qui en allant bien au-delà de l'individualisme, fait le montre d'une action collective tournée vers l'autre sans préjugé ni attente. De fait, rien ne nous impose la fourniture de protection menstruelle, votre accusation ne repose sur aucun texte, aucune jurisprudence non plus, simplement un besoin et un cris du c?ur que vous nous transmettez. [...]
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