L'erreur est dans la vie quotidienne d'une affligeante banalité et le bon sens n'hésite pas à répéter qu'il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais. Tout enseignant rêve d'un monde dans lequel ce qu'apprennent les élèves soit le reflet de ce qu'il a enseigné. Malheureusement, ce monde n'existe pas. La quête du sans-faute est une cause perdue.
L'erreur est généralement considérée soit comme un écart entre la performance mesurée (la réponse) et un but attendu (ou une norme définie), soit comme le processus responsable de cet écart. Dans l'apprentissage scolaire, l'erreur est forcément présente et nécessairement transitoire : la diminution des erreurs est le signe d'une meilleure maîtrise du domaine de connaissances.
Doit-on porter un intérêt didactique à l'erreur ? Si c'est le cas, alors de quelle manière ?
[...] Certaines opérations ne sont pas disponibles à tout moment chez les élèves. En effet, leur apprentissage se construit dans le long terme en passant par des étapes successives et progressives. Ainsi, l'apprentissage de l'addition et de la soustraction passe par des étapes primitives avec une capacité d'abstraction faible (voire nulle) pour arriver à des étapes plus tardives qui demandent un effort d'abstraction beaucoup plus important. Il ne faut pas négliger les activités de tri, de classement, de comparaison, de rangement, de représentation par le dessin. [...]
[...] La conception de l'apprentissage a évolué au cours du temps et a donc fait évoluer avec elle le statut de l'erreur. I Évolution du statut de l'erreur à travers celle du concept d'apprentissage Apprendre c'est acquérir naturellement des connaissances On entend par naturellement que les connaissances s'ancrent dans la mémoire sans difficulté apparente. Ainsi, on donne des cours magistraux comme si voir et faire entraînaient naturellement des acquisitions. Cette théorie part de l'idée que si l'enseignant explique bien, suit un bon rythme, choisit de bons exemples et si les élèves sont attentifs et motivés, il ne devrait survenir aucune erreur. [...]
[...] On est globalement passé d'une conception négative donnant lieu à sanction à une autre ; où les erreurs se présentent plutôt comme indice pour comprendre le processus d'apprentissage. L'erreur devient un levier de l'action pédagogique pour prévenir les difficultés des élèves et agir. Toutefois, il faut veiller à ne pas oublier que l'acte d'apprendre, c'est toujours prendre le risque de se tromper. Il faut être tolérant à l'erreur. L'intolérance peut avoir des conséquences sur la représentation que l'élève a de lui en tant qu'élève et enfant : appréhension d'une évaluation, démotivation, voire dépression. [...]
[...] Il n'a pas eu à franchir d'obstacle. L'individu dispose des représentations ou de procédures préalables qui font obstacle aux apprentissages. Il s'agit de lui permettre de les modifier pour en acquérir de plus justes et opérationnelles. Pour apprendre, l'élève doit prendre conscience de ses erreurs, de son fonctionnement mental. La correction de l'erreur par un élève indique ainsi qu'il a surmonté ces difficultés en construisant une réponse nouvelle. En dépassant l'erreur, on va plus loin dans la maîtrise de savoir ou savoir- faire. [...]
[...] Cette dernière étant lourde va multiplier les occasions d'erreurs. Il faut proposer différentes stratégies de résolution possibles. Mener un enseignement explicite afin que l'élève comprenne la procédure experte attendue Erreurs dues à une surcharge cognitive Les erreurs sont dues aux limites de la mémoire de travail et une charge cognitive de l'activité souvent sous-estimée par l'enseignant. On distingue deux types de mémoire : Mémoire de travail : elle se caractérise par sa capacité limitée et par le temps court de conservation des opérations. [...]
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