Relations école-familles, statut de l'enfance, mortalité infantile, système éducatif, lois Ferry, loi Haby, élitisme, plan Langevin Wallon, Eduscol, consumérisme scolaire, démission parentale, coéducation, enseignement
Au Moyen-âge, l'enfant ne se distingue pas de l'adulte, on ne s'adapte pas à lui. L'enfant a deux missions : travailler et se divertir, tout comme l'adulte. L'enfant n'est alors qu'un adulte miniature, il n'y a pas de statut de l'enfance. Les premières réflexions à ce sujet arrivent au 16e siècle, où on va reconnaître des activités propres à l'enfant, dont l'Ecole (idée que l'enfant peut apprendre quelque chose). Les parents commencent à s'intéresser au fonctionnement des enfants, mais d'un point de vue plutôt "amusé" : l'enfant est un être drôle, de qui on peut s'amuser (cf. P. Ariès).
Au 17e/18e siècle, on reconnaît que l'enfant est un être incomplet et fragile (mentalement et physiquement) : l'enfant est donc un adulte inachevé, qui a besoin d'être "fini". C'est une conception de l'enfant, mais toujours en relation avec l'adulte. Le parent a donc comme fonction de protéger l'enfant : l'École est un sanctuaire qui va permettre de protéger l'enfant du monde des adultes (rôle que l'École a encore à ce jour), monde où les comportements ne sont pas toujours adaptés aux enfants.
[...] Comment expliquer le malentendu-école/famille ? A. Les invitations des familles par l'école Le site internet Eduscol donne des informations aux parents, des conseils, des aides pratiques, pour les inciter au dialogue et à s'impliquer dans la scolarité de leur enfant. Étude de Véronique Francis, qui s'intéresse aux messages écrits à l'école primaire : messages souvent impersonnels, injonctifs ou incitatifs. Quelques messages invitent les parents à participer, mais ce sont souvent pour des temps précis et en dehors de la classe (voyages scolaires Les enseignants se positionnent donc institutionnellement. [...]
[...] Certains passent d'une logique de confiance à une logique de méfiance, ce qui explique des comportements abrupts de la part des parents (on peut ne pas les voir pendant plusieurs mois et d'un coup les voir débarquer dans la classe en hurlant). Au départ, les familles croient à la protection de l'école et au respect de cette dernière, elles pensent que l'école est soustraite aux influences extérieures et que les enseignants sont compétents. De ce fait, leur position de départ est la non-intervention. [...]
[...] À cette époque, la notion d'échec scolaire n'existait pas. À ce moment-là, il y avait tellement de tri dans la population, lorsqu'une personne échouait, c'était un échec personnel et non pas un échec sociétal. Personne ne revendiquait un changement. L'élitisme républicain donne donc accès à tous à l'école primaire, notamment pour socialiser les enfants et renforcer l'organisation sociale telle qu'elle existe. Il faudra attendre les deux guerres mondiales pour que cette situation change. Vers 1960, une nouvelle grande période commencera. [...]
[...] Condorcet voulait que l'enseignement soit replacé sous l'autorité des pères de famille (qui avait encore droit de vie et de mort sur leurs enfants), en sachant que les pères de famille ne représentent « que » la famille, et non pas une certaine forme de citoyenneté, en relation avec l'état. Le maire doit avoir des savoirs fondés sur la raison (et non plus sur la croyance) et il devrait ouvrir son école à l'ensemble du village. Condorcet souhaite aussi que les enseignants soient payés par les communes (avant, ils l'étaient par les familles et les diocèses). Les enseignants étaient jusqu'alors à peine mieux considérés qu'un serviteur, mais il était protégé, car sous la direction de l'église. Condorcet voulait donc séparer l'église et l'enseignement. [...]
[...] Les parents, par le biais de négociation, des options, demandes de dérogation vont chercher à inscrire leur enfant dans les meilleures écoles. À titre individuel, cela est compréhensible : on ne peut pas reprocher aux parents de vouloir le meilleur pour leur enfant, ce qui les amène à des choix très individualistes (d'où les difficultés du système éducatif, qui ne peut répondre à toutes les demandes). L'ascension sociale devient très présente dans la tête des parents, qui veulent garantir un bon avenir, voir un avenir meilleur que le leur, à leurs enfants. [...]
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