Enseignant, apprenant, Loi de 1989, école publique, système scolaire français
Aujourd'hui l'école est organisée à partir des lois d'orientations (1989 et 2005). La Loi de 1989 est une véritable révolution car elle révèle un nouveau slogan : « l'élève est au centre du système éducatif ». Autrement dit, c'est désormais à l'école de s'adapter à l'élève et non plus à l'élève de s'adapter à l'école. Les cycles ont donc été un excellent moyen de répondre à ce slogan car ils avaient pour objectif d'éviter les ruptures, cassures, blessures. Or ils ont au contraire valorisé les rituels de passage, c'est à dire des moments ou l'individu va changer car il va passer un cap. Nous sommes donc dans l'hypothèse que, pour grandir, l'élève sera dans la nécessité de passer par ce rituel, ce moment de passage lié à la douleur et à la rupture. D'ailleurs, c'est souvent le corps qui est le support pour ces rites de passages. Enfin, le passage d'un rite se déroule toujours selon trois étapes : la séparation, la marge, puis la réintégration.
[...] L'entrée au collège Du latin « legis » (la loi), le collège constitue véritablement un changement de lieu mais aussi un changement de système imaginaire. Le collégien est celui qui doit être digne de l'être mais c'est aussi celui qui a intégré la « loi scolaire », ou bien en voie de se l'approprier. L'entrée au lycée Du grec « Lukeion », le lycée doit son nom à l'école fondée par Aristote prés d'Athènes. Le lycée constitue le 4e rituel et conduit l'enfant à devenir un homme. [...]
[...] De la naissance à la fin de l'allaitement Du sevrage à environ 6 ans De 6 ans au moment où l'enfant va changer son habillement (vers 11 ans) De 10 – 11 ans au moment de la puberté vers 15 – 16 ans De 16 – 17 ans à la mort : l'âge adulte. Du langage et de l'Histoire à l'imaginaire contemporain : des rites pour relier symboliquement les mots et les choses du bébé à l'enfant social L'entrée en classe maternelle est marqué par la séparation de la mère : le premier rituel de déchirement et donc le premier grand moment de souffrance. L'enfant ne peut alors retenir ses larmes. De même se mettent en place à l'école une succession de rituels corporels (déshabillage, passage aux toilettes etc.). [...]
[...] Le sujet scolaire passe alors du statut d'enfant social au statut d'éleve. Cela va entrainer des souffrances corporelles et des micro rituels (ex : se taire quand on rentre en classe, lever le doigts avant de parler). La seconde souffrance est le contrôle sphinctérien (les élèves ne peuvent pas aller au toilettes quand ils veulent, ils doivent s'habituer à se contrôler). La troisième souffrance est l'adaptation aux horaires (les élèves doivent supporter des séquences d'apprentissage plus longues. Enfin le quatrième rite initiatique pour devenir élève constitue la notion d'immobilité (rester assis sans bouger). [...]
[...] Cela est bien souvent accompagné d'un changement dans la sphère privée, en plus de la sphère scolaire. Tel est le cas d'un nouvel univers personnel : premier appartement et nouvelles conditions de vie, époque où l'on rencontre l'autre, où l'on a socialement envie et besoin d'exister. Enfin les nouvelles règles de l'Université sont généralement facilement acceptées car les élèves y sont liés par un contrat. Par conséquent, ces passages, même s'ils peuvent paraitres étonnants, chacun de nous les a vécu. [...]
[...] Les élèves sont alors capables de tous les dépassements et une rupture avec les parents est souvent entamée à ce moment là. L'eleve essaie de trouver sa place et pense parfois que sa place est en dehors des normes (suicides etc . du collégien au lycéen : la domestication achevée ? La domestication est sur la voie de l'achèvement lorsque l'élève intègre le lycée. Le lycéen est considéré comme domestiqué par le lieu et les enseignants car il a incorporé la loi et les codes de l'école. [...]
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