Les conceptions du progrès corporel en EPS : 1945-2009, entre discours technique et légitimation scientifique

Thèmes abordés

Progrès corporel, EPS Education Physique et Sportive, discours technique, légitimation scientifique, performances, compétitivité sportive, Michel Foucault, Roger Chartier, physiologie, baccalauréat

Résumé du document

L'idée de progrès est un concept vide de sens s'il n'est pas rapporté à un cadre d'analyse, à un système de valeur :
- L'augmentation d'un état moindre à un état considéré est comme plus importante.
- La notion de variation d'un état renvoie à une amélioration.
- D'une manière générale, l'idée de progrès en EPS peut relever d'une double perception : le progrès de la société auquel peut participer l'EP et le progrès corporel visé en EP.

Extraits

[...] Cette épreuve facultative d'EP est reconduite de 1945 – 1959, mais uniquement dans la partie admission du baccalauréat. ▪ Les tests physiques peuvent s'expliquer par la conjonction de plusieurs phénomènes : ➢ Le relativisme scientifique qui s'installe et le doute quant à la capacité de la science à trouver un système parfait et pratique d'évaluation de la valeur physique des sujets. ( Depuis 1938, le positivisme scientifique est remis en cause par les théoriciens pragmatiques et enseignants de terrains qui prônent une sorte de relativisme scientifique qui consiste à penser que la science ne peut pas tout expliquer et qu'on peut tester l'enfant sur la base de tests pratiques moyennés qui permettent d'accorder une note. [...]

[...] ⇨ Par arrêté du 7 novembre 1962, l'épreuve de gymnastique est supprimée tandis que la natation est rendue obligatoire. ⇨ En 1966 : retour de la gymnastique au programme. ▪ Les IO de 1961 - 1962 - Confortent la logique pyramidale engagée - La circulaire de 1961 transforme la ½ journée de plein air en ½ journée de sport. - Les instructions officielles de 1962 indiquent le cadre d'utilisation du sport dans la leçon et la ½ journée de sport (en 1961) d'EPS L'initiation sportive sous forme collective trouve sa place dans les 2h hebdomadaires d'EPS 2. [...]

[...] L'idée du progrès n'est pas si importante que ça, car ce qui les intéresse c'est que l'enfant soit normal (essentiellement physiologique) (quel serait alors l'intérêt d'une EP qui donne une note, pas de visée certificative. ( Fonction de classification en groupes de niveaux physiologiques : vocation épistémologique :vérifier les problèmes médicaux les + important en France. La visée classificatrice n'a pas pour fonction d'assigner un rang aux élèves, mais elle ambitionne plutôt de définir pour chacun le régime d'exercice correspondant à ses possibilités et ses besoins. [...]

[...] ▪ « Les exercices tendent à ne plus être des fins en soi, mais des moyens d'enrichissement psychomoteurs. Ce n'est plus la technique, le savoir-faire qui deviennent fondamentaux, mais l'élève qui les utilise. ▪ « Le regard se détache du mouvement pour s'orienter vers l'être qui se meut » ▪ « Les conduites motrices sont profondément investies d'affectivité se mouvoir pour s'émouvoir » : plaidoyer pour l'EP ▪ Du corps encore Courant corporéiste (corps moniste au cœur du propos) et perspectives philosophiques ▪ . [...]

[...] Reconfiguration permanente de ce que nous pourrions nommer en référence à Kuhn, des « paradigmes techniques », champs provisoirement légitimes de la technique normale. (Quand l'anatomie décrit le corps (paradigme bioénergétique/quand les sciences humaines décrivent le corps (paradigme informatique KUHN, les structures de la révolution scientifique, Paris, Flammarion Traitement du sujet A. 1re partie : des objectifs généraux pour une EP subalterne : l'appréciation physiologique de la valeur physique et l'EP facultative au baccalauréat. (1945-1959) 1941 : EP facultative au bac/1959 : EP obligatoire au bac Cette période (1945-1959) révèle une situation qui installe progressivement la valeur sportive comme modèle du progrès en EP. [...]