Lorsqu'il décrit la littératie, Michel Dabène donne deux définitions qui ont pour point commun de faire intervenir la notion de compétence. La littératie traduit le lire-écrire en terme de compétence ce qui n'est pas sans avoir des répercussions au niveau de la didactique du français. Il ne s'agit plus d'apprendre à lire ou à écrire mais d'acquérir des compétences de bases dans le domaine de la lecture et de l'écriture. L'article d'Elisabeth Dugué montre le glissement de la notion de qualification vers la notion de compétence, l'analyse se place au point de vue économique, elle observe la mise en œuvre de ce glissement dans le monde du travail. Elle met également en lumière la nécessaire modification de la formation, cette modification est structurelle dans la mesure où elle incombe plus à l'entreprise qu'à l'Etat. L'entreprise a besoin de compétences, transversales, c'est-à-dire transférables d'un poste à l'autre. L'Etat, par la formation qu'il offre donne une qualification. Cependant, la lecture des textes officiels (programmes de l'enseignement) permet d'entrevoir l'introduction de la notion de compétence. Ainsi, le décret du 11 juillet 2006 pris en application de la loi organise le contenu du socle commun des compétences autour de sept piliers : la maîtrise de la langue française ; la pratique d'une langue vivante étrangère ; les principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique ; la maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la communication ; la culture humaniste ; les compétences sociales et civiques ; l'autonomie et initiative. Les programmes de 2008, pour le primaire, et le collège, mettent en place des paliers d'acquisition de ces compétences. Mais, depuis 2002, l'idée était déjà présente se déclinant sous la forme de compétences transversales. Dans le secondaire, l'analyse de l'évolution des programmes de français par Marie Madeleine Bertucci (document mis dans « échange de documents ») montre aussi ce glissement. L'analyse qu'elle donne de cette modification montre sa dimension européenne.
[...] ELLUG- Université Stendhal- Grenoble III - 120p (dir.) Des écrits (extra) ordinaires - LIDIL nº 3 - Grenoble, PUG (Presses Universitaires de Grenoble) 123 p (dir. avec J.L.Chiss) Recherches en didactique du français et formation des enseignants - Études de Linguistique appliquée, (dir.) L'évaluation de la lecture : approches didactiques et enjeux sociaux -LIDIL : (et G. Ducancel, dir.) Pratiques langagières et enseignement du français à l'école, Repères nº : (et Y. Reuter) Pratiques de l'écrit et modes d'accès au savoir dans l'enseignement supérieur, LIDIL nº : (et G. Ducancel, dir.) : Recherches-action et didactique du français, Repères, nº : (et F. [...]
[...] Dans le secondaire, l'analyse de l'évolution des programmes de français par Marie Madeleine Bertucci (document mis dans échange de documents montre aussi ce glissement. L'analyse qu'elle donne de cette modification montre sa dimension européenne. La traduction du rapport que nous entretenons avec l'écrit en terme de compétence semble donc répondre à des besoins économiques probablement liés à l'élargissement de nos espaces (dimension européenne, voire mondiale, mondialisation des échanges). Ainsi, la didactique du français nous elle conduits à distinguer lecture fonctionnelle et lecture fictionnelle la première ayant un versant utilitaire, pratique, la deuxième renvoyant à l'utilisation poétique, artistique, de la langue. [...]
[...] Michel Dabène tente de donner une liste des écueils possibles à propos de la notion de littératie. Il observe dans un premier temps que le lexique français définit de manière négative la difficulté qu'ont certaines personnes face à l'écrit : on parle d'illettrisme, la personne illettrée est en dehors de la lettre, c'est une vision qui exclut, qui scinde la population en deux (ceux qui savent et ceux qui ne savent pas). Le terme literacy ne trouve pas d'équivalent en français. [...]
[...] La logique de la compétence le retour du passé Dans cet article, Elisabeth Dugué aborde la question du glissement de la notion de qualification vers la notion de compétence. Dans un premier temps, elle montre que la notion de qualification elle-même est une notion récente et fragile. Elle pose la notion de qualification comme construction sociale. La notion de qualification constitue un point de référence commun et se substitue en cela au rôle des corporations. Elle se pose comme une notion républicaine qui vient bousculer les anciennes références (celles de l'Ancien régime). [...]
[...] L'évolution professionnelle change également. Avec le système de la qualification, l'évolution professionnelle s'accompagne d'une évolution promotionnelle (ce système est particulièrement visible dans les institutions La notion de compétence déconstruit cette relation, un changement, une évolution professionnelle (changement de poste) ne s'accompagnent pas forcément d'une revalorisation salariale. Cela engendre également une déstructuration des points de référence car la logique de la compétence s'appuie sur une progression individuelle et non sur des référents collectifs. L'individu est donc tenu d'élargir en permanence ses compétences. [...]
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