"La Littéracie, conceptions théoriques et pratiques d’enseignement de la lecture écriture", introduction et chapitre 1, de Christine Barré De Miniac ; Catherine Brissaud, Marielle Rispail

Résumé du document

Le terme littéracie est peu utilisé dans la recherche française. Il veut désigner de façon positive ce que le terme ‘illettrisme' désigne de manière négative.
La manière dont les compétences requises pour lire et écrire sont mobilisées n'est pas indépendante du cadre dans lequel elles sont mobilisées. Cette mobilisation est un processus complexe dont on ne connait pas encore tous les aspects.

Les pratiques de littéracie diffèrent selon le contexte, elles varient dans le temps et dans l'espace. Les programmes doivent donc s'y adapter. Le cadre des pratiques de littéracie s'est en effet élargi, les différentes vagues de massification scolaire ont contribué à modifier de manière sensible notre rapport à l'écrit, l'école n'est plus un lieu privilégié pour ces pratiques, elles s'étendent hors de ces murs, dans les familles par exemple. Les différents lieux de pratiques doivent pour trouver un espace commun afin de mieux guider les plus jeunes.

Extraits

[...] Comme nous le précise Jean Pierre Jaffré, c'est aussi à cette époque que le terme ‘literate' prend un nouveau sens. Ce terme été alors équivalent de celui de ‘educated', progressivement, il désignera la capacité de lire et d'écrire. Littéracie en français La tradition du terme ‘litéracy' en français est difficile. La plupart du temps, on continue d'employer les termes ‘lecture' et ‘écriture' accolés l'un à l'autre. De l'orthographe du terme Les difficultés engendrées par l'orthographe du terme révèlent un attachement plus ou moins fort pour le rapprocher de la langue française. [...]

[...] La littéracie histoire d'un mot, effets d'un concept Contribution de Jean-Pierre Jaffré L'écrit a pris une place prépondérante dans les sociétés modernes. Progressivement, il s'est imposé et on peut noter trois grands moments qui ont facilité cette imposition : l'invention de l'imprimerie, l'obligation scolaire et le développement des techniques de l'information et de la communication. Ce dernier moment engendre un accroissement des pratiques de production d'écrits. Cette prépondérance de l'écrit rend encore plus perceptibles les problèmes liés à sa maîtrise, problèmes qu'on désigne actuellement par le terme ‘illettrisme'. [...]

[...] La Littéracie, conceptions théoriques et pratiques d'enseignement de la lecture écriture, introduction et chapitre de Christine Barré De Miniac ; Catherine Brissaud, Marielle Rispail Introduction Le terme littéracie est peu utilisé dans la recherche française. Il veut désigner de façon positive ce que le terme ‘illettrisme' désigne de manière négative. La manière dont les compétences requises pour lire et écrire sont mobilisées n'est pas indépendante du cadre dans lequel elles sont mobilisées. Cette mobilisation est un processus complexe dont on ne connait pas encore tous les aspects. [...]

[...] Littéracie et psycholinguistique La psycholinguistique permet d'établir une liaison entre la transparence d'une langue et son accessibilité pour les usagers. Comme nous le précise notre auteur : plus les régularités phonographiques sont grandes plus la dimension phonétique fournit une clé fiable. Cependant, la conscience phonologique ne donne pas toutes les clés de l'acquisition des compétences en littéracie. Littéracies et cognition Pour notre auteur, l'écriture est ‘outil cognitif'[3] qui rend la langue plus opaque et permet de la constituer en objet d'étude à part entière. [...]

[...] L'écriture n'est pas une simple transcription de l'oral, elle fournit des catégories spécifiques au traitement des données de la langue. Vers une dimension socio-ethnologique La littéracie est avant tout une pratique sociale. Littéracie et illettrisme L'auteur renvoie à l'étude menée par Lahire, sociologue qui a montré comment le terme d'illettrisme et sa banalisation (ainsi que la transformation négative de son sens), était le résultat d'une propagande médiatique relayée par les politiques. Conclusion L'illettrisme n'est pas une fatalité, le terme de ‘littéracie' permet de rendre compte de manière positive du phénomène, en conséquence, l'auteur prône pour une refonte des pratiques pédagogiques concernant l'enseignement de la langue. [...]