Depuis sa création, l'école primaire a connu beaucoup de changements. Malgré cela, elle conserve l'essentiel de sa physionomie. Les instituteurs déclarent posséder une bonne connaissance de l'enfant contrairement aux professeurs de collèges qui eux avouent parfois mal comprendre l'adolescent. Les modalités de recrutement des professeurs des écoles engendrent l'accroissement de la distance par rapport au public. Cependant, cet accroissement est moins préjudiciable qu'en collège où on rencontre parfois une véritable rupture de la communication. Dans la représentation enseignante, le bon instituteur est celui qui tient sa classe. Ainsi : « le maître doit construire un ordre, s'assurer de la bonne tenue et du soin des cahiers ». C'est face à la classe que l'identité professionnelle de l'instituteur se dessine. Le terrain est toujours privilégié par rapport à la formation théorique. L'autonomie et l'indépendance (par rapport au directeur par exemple) sont hautement défendues.
[...] Fiche de lecture: François Dubet et Danilo Martuccelli, A l'école, sociologie de l'expérience scolaire, quatrième chapitre: "Les maîtres d'école" Une expérience intégrée L'unité du métier Depuis sa création, l'école primaire a connu beaucoup de changement. Malgré cela, elle conserve l'essentiel de sa physionomie. Les instituteurs déclarent posséder une bonne connaissance de l'enfant contrairement aux professeurs de collèges qui eux avouent parfois mal comprendre l'adolescent. Les modalités de recrutement des professeurs des écoles engendrent l'accroissement de la distance par rapport au public. [...]
[...] Certains parents affichent un tel souci de performance scolaire que certains enseignants se posent en défenseurs de l'enfance. L'usure du métier Les entretiens menés permettent d'établir que l'engagement de l'enseignant provoque un véritable sentiment d'usure. Beaucoup expriment l'empiètement du professionnel sur le privé. Le choix de poste comme celui de titulaire remplaçant marque cette usure et manifeste le désir d'avoir moins de responsabilités. De la responsabilité à la culpabilité La responsabilité du maître, sa toute-puissance devant la classe, engendrent parfois un sentiment de culpabilité. [...]
[...] Le maître seul à bord À l'école, culture enfantine et culture scolaire ne sont pas en concurrence. L'autorité s'impose de manière naturelle, mais demande de la part de l'enseignant une véritable attention de tous les instants. Pourtant : Le pouvoir du maître marque la totalité de la relation pédagogique. . La toute-puissance du maître passe par exemple par la manière dont il sélectionne les enfants qu'il interroge. Dans cette logique, l'envoi au tableau tient une grande importance. Pour les enfants, il est un moyen de marquer une préférence, celui qui va souvent au tableau est identifié au ‘chouchou'. [...]
[...] La féminisation apparaît comme un signe de dévalorisation sociale de la profession Le métier d'enseignant reste décrit comme une seconde nature. En fait, Le métier finit par englober la subjectivité même de l'individu. L'image professionnelle pèse et beaucoup d'enseignants manifestent le désir de séparer leur personnalité de leur profession. Ils ne veulent pas être réduits à leur activité professionnelle. Il faut se préserver. En conclusion, nous pouvons dire que l'image d'une relation pédagogique idéale (où l'enfant se laisse guider par le maître dans le but de développer son humanité) est encore forte. [...]
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