Ce texte est extrait de l'ouvrage « La fin de l'école républicaine », écrit en 1990 par Philipe Raynaud, politologue français spécialiste de philosophie politique, et Paul Thibaud, philosophe français. Dans ce texte, les deux auteurs exposent le problème de l'inflation scolaire, tout particulièrement au niveau de l'enseignement secondaire.
Selon Philipe Raynaud et Paul Thibaud, l'équilibre du système scolaire français entre l'enseignement de masse, assuré par l'école primaire et l'enseignement secondaire, permettant la formation de l'élite, a été remis en question. La société française assiste à une homogénéisation du système scolaire, qui devient ouvert à tous, c'est la « démocratisation » de l'enseignement.
[...] L'enseignement secondaire semble donc être un enseignement primaire prolongé, caractérisé par la pédagogie infantilisante du corps professoral. Aussi, cette école égalitaire ne sélectionne pas les étudiants à l'entrée des filières comme auparavant, mais procède à la sélection par l'échec En ce qui concerne, le redoublement dans le secondaire, c'est une chance d'éviter la décision fatale Nous vivons à l'heure d'un système scolaire inflationniste, dans lequel il y a de plus en plus d'étudiants de mauvais niveau : la tendance de ce système est d'augmenter le nombre de ses produits et d'en diminuer la qualité De plus, la dévalorisation des diplômes va de pair avec l'augmentation sensible des diplômés ces vingt dernières années : l'inflation scolaire provoque au niveau collectif, l'illusion qu'un diplôme attribué à d'une classe d'âge peut procurer des avantages analogues à ceux qu'il permettait d'espérer quand il était attribué à Aussi, les diplômes sont plus ou moins valorisés selon qu'ils soient universitaires ou qu'ils proviennent de grandes écoles. [...]
[...] Surtout, il fait à la limite apparaître l'enseignement moins comme une occasion de s'épanouir que comme un piège tendu. Il est de nature à faire détester à beaucoup une culture qui aura été sinon la cause du moins l'occasion, humiliante, de leur mise à l'écart. Il est en même temps de nature à culpabiliser les enseignants, qui ne peuvent pas apprécier a priori les possibilités de ceux qui suivront leurs cours, mais doivent constater a posteriori les insuccès de leur pédagogie, quitte à prendre en grippe ceux qui se seront révélés incapables d'en profiter. [...]
[...] Phillipe Raynaud et Paul Thibaud, La fin de l'école républicaine, Paris Calmann-Lévy, pp. 151-153 II) Analyse du texte Ce texte est extrait de l'ouvrage La fin de l'école républicaine écrit en 1990 par Philipe Raynaud, politologue français spécialiste de philosophie politique, et Paul Thibaud, philosophe français. Dans ce texte, les deux auteurs exposent le problème de l'inflation scolaire, tout particulièrement au niveau de l'enseignement secondaire. Selon Philipe Raynaud et Paul Thibaud, l'équilibre du système scolaire français entre l'enseignement de masse, assuré par l'école primaire et l'enseignement secondaire, permettant la formation de l'élite, a été remis en question. [...]
[...] On assiste donc, par l'intermédiaire de l'inflation scolaire, à l'utopie de la démocratisation de l'institution qui, par l'unification des filières de l'enseignement, aboutit à une aggravation de la culture scolaire, qui est non démocratisable La solution reste cependant peu originale et consisterait en la revalorisation des filières à cycle court, plus techniques et concrètes. [...]
[...] "La fin de l'école républicaine", Phillipe Raynaud et Paul Thibaud (1990) - "Il est clair que ce qu'on dénonce comme une sélection par l'échec n'est pas une anomalie, mais la régulation fondamentale . " Texte Il est clair que ce qu'on dénonce comme une sélection par l'échec n'est pas une anomalie mais la régulation fondamentale. De même, le redoublement, dans le secondaire du moins, n'est pas une brimade imposée par les enseignants, mais bien plus souvent un sursis, une chance d'éviter la décision fatale. [...]
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