Bernard Lecherbonnier, dans la préface, compare l'école républicaine et l'école colonialiste. Le fellah alphabétisé est-il ou non plus rentable que le fellah analphabète ? « Rien d'abstrait, rien de compliqué, rien de savant », précisent les programmes. L'objectif est de former de bons agriculteurs, pas plus. S'inspirent de la méthode Berlitz : ils cherchent à s'opposer point à point aux programmes réservés à la bourgeoisie coloniale. Cette école à deux vitesses c'est la nôtre. Quand l'école se scinde en deux, c'est la République qui est en danger.
[...] Et donnons-nous les moyens de les faire travailler. L'école n'est pas une base de loisirs. Restaurons les disciplines, nous restaurerons la discipline. Puisque l'apprentissage de la langue est aujourd'hui si problématique, revoyons complètement le système ; imposons en CP une méthode de lecture qui ne soit pas mutilante à vie, dissocions à nouveau langue et littérature, et enseignons la grammaire et l'orthographe jusqu'en terminale. Faisons du bac un examen sérieux. Restaurons les voies générales : la capacité à se spécialiser naît seulement d'une vraie culture. [...]
[...] Trop d'enseignants jouent le rôle de nourrice, sans doute à cause de la démission de certains parents. L'élève n'est pas en classe pour s'exprimer, il est là pour écouter, apprendre et prendre des notes. D'autant qu'il arrive à l'école chargé du bruit extérieur, cette confusion de messages tombant de la télévision, de la rumeur ou d'Internet. Il est donc prêt à faire silence afin d'obtenir des informations différentes, sérieuses et qui se tiennent. Les enfants du baby-boom étaient quarante par classe. [...]
[...] L'école, en destituant le savoir, en laissant les problèmes de la cité envahir le sanctuaire, sous prétexte de s'ouvrir au monde, en respectant toutes les opinions, comme si elles étaient toutes respectables, en dévalorisant le travail, en bannissant l'autorité, a condamné à la rue tous ceux qui en viennent. Quelle école pour demain ? : Le système s'est taillé l'éducation dont il avait besoin. Rien de plus adéquat au néocapitalisme sauvage de la mondialisation qu'une école vouée à fabriquer des imbéciles. Le crétin est l'idéal des sociétés postmodernes. [...]
[...] La technologie est un devenir, qui évolue sans cesse. Dernière remarque : l'ouvrier ne sait plus ce qu'il est. Il était autrefois membre d'une communauté, avec une histoire, faite de luttes, de succès et de replis, une dialectique de l'affrontement permanent. Maintenant, le peuple n'est plus qu'une masse sans histoire ni identité. Sans doute qu'au cours des années 1970 a sans doute germé l'idée qu'un peuple amnésique ne se révolterait plus. Il faut pas mal de calories pour réussir une révolution. [...]
[...] Il est plus que temps de réhabiliter les classes de niveaux (le collège unique a échoué). Il est urgent, aussi, de réhabiliter le travail manuel. Tous les enfants ne sont pas faits pour des études longues. L'échec scolaire : 80% d'objectif du Bac fixé par Chevènement c'est jeunes d'une classe d'âge. Sur les combien accéderont à une formation réellement qualifiante ? Pas plus qu'il y a trente ans. La grande masse des échecs ne s'étale plus avant le bac, comme autrefois, mais après. On a déplacé le problème, on ne l'a pas réglé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture