Le décalage théorie – pratique à l'IUFM : un problème « d'encastrement » de l'activité pédagogique ou un problème de « savoirs tacites » ?

Résumé du document

L'IUFM remplaça l'école normale en 1991 dans le but de faire émerger la notion de compétence chez les futurs enseignants. En effet, avec l'école normale ce n'était pas la notion de compétence qui était mis en avant pour un enseignant mais plutôt son origine sociale. La plupart des instituteurs étaient souvent les bons élèves issus des catégories populaires. L'IUFM se donnait alors pour but de séparer les compétences et les qualifications des enseignants. Mais alliant la pratique à la théorie, on constate des dysfonctionnements par rapport à la formation assurée par l'IUFM. A quoi est du ce décalage entre le terrain et la formation ? Toutes les catégories ont-elles les mêmes apprentissages théoriques et les mêmes difficultés en pratique ? Nous verrons donc d'abord à travers la théorie des « savoirs tacites » que l'apprentissage des compétences des enseignants varie selon leur catégorie. Puis nous verrons à travers la théorie de « l'encastrement » que les relations sociales influent sur les compétences et la manière d'enseigner des étudiants de l'IUFM. Pour montrer cela, je m'appuierai principalement des données concernant les PE2 et les PLC2...

Extraits

[...] C'est la raison pour laquelle l'apprentissage de ces théories nécessite des interactions face à face, c'est à dire que dans le cas de l'IUFM, cela nécessite d'être immergé dans une classe sur le terrain. La formation théorique de l'IUFM ne permet pas en effet d'avoir du recul par rapport à la réalité des choses. On remarque tout d'abord une importante différence de ces savoirs tacites selon les catégories de l'IUFM. En effet, les PE2, les PLC2 et les PLP2, n'ont pas les mêmes attentes et ne sont pas confrontés aux mêmes situations et difficultés lorsqu'ils arrivent sur le terrain. Les PE2 contrairement aux PLC2 sont dans un cadre théorique bien défini. [...]

[...] Le décalage théorie/pratique a l'IUFM : un problème d'encastrement de l'activité pédagogique ou un problème de savoirs tacites ? L'IUFM remplaça l'école normale en 1991 dans le but de faire émerger la notion de compétence chez les futurs enseignants. En effet, avec l'école normale ce n'était pas la notion de compétence qui était mis en avant pour un enseignant mais plutôt son origine sociale. La plupart des instituteurs étaient souvent les bons élèves issus des catégories populaires. L'IUFM se donnait alors pour but de séparer les compétences et les qualifications des enseignants. [...]

[...] Ce chiffre peut expliquer l'opinion commune existante dans notre société qui consiste à dire que si on n'accorde pas d'attention aux élèves en difficulté dès le primaire, ils seront en échec par la suite. Et de ce fait les PE2 sont sensibles à l'existence de cette idée et en tienne compte pour enseigner. Il semblerait que d'après les deux théories vues précédemment, le décalage entre la théorie et la pratique pourrait être plus vu en terme de complémentarité. Mais selon la catégorie d'appartenance à l'IUFM la théorie et la pratique n'ont pas les mêmes fonctions. [...]

[...] En effet, la pratique sera perçue pour les PE2 comme la mise en œuvre des théories apprises pendant la formation tandis que pour les PLC2 la pratique sera plus un lieu où les relations sociales vont les aider à se former une identité professionnelle. Selon les étudiants interrogés, il n'y aurait pas une volonté de l'IUFM de créer un modèle particulier d'enseignant, mais il apparaît que le rôle et les compétences d'un enseignant sont issus de la vie sociale. [...]

[...] Mais le fait que toutes les catégories n'ont pas les mêmes savoirs tacites, montre que leurs différences d'opinion sont dues à une organisation différente des formations. Par exemple les PE2 n'ont pas de tuteur contrairement aux PLC2. Et cela confirme de plus le fait qu'ils ne sont pas soumis aux mêmes situations et n'ont pas las mêmes besoins. II. Un problème d'encastrement de l'activité pédagogique Pour Karl Polanyi, lorsque l'on agit en tant qu'acteur économique, on reste influencé par le social. [...]