Autobiographie langagière, psychanalyse, langage, langue vivante, français, anglais, espagnol, russe, portugais
"Quand je parle de langage, la première chose à laquelle je pense est qu'il nous aide à communiquer, à nous exprimer de manière adéquate, mais je crois vraiment que cela nous (en tant que personne) permet aussi de mieux nous comprendre, c'est-à-dire de plonger dans notre histoire personnelle, voire dans ses origines. De fait, dans cette logique, il est donc possible d'envisager les langues comme cristallisant les manières et les expériences des locuteurs de voir le monde. C'est pourquoi, à mon sens, la langue doit être considérée comme universelle, puisque chaque communauté, groupe, ville ou société construit la sienne. Même si le contexte de mondialisation tend à uniformiser notre environnement langagier. (...)"
[...] Même si le contexte de mondialisation tend à uniformiser notre environnement langagier. Pour moi, les personnes qui parlent plus d'une langue ont tendance à associer certaines idées et émotions à chacune des langues qu'elles parlent. Je pense qu'il s'agit d'un trait véritablement unique chez les individus - contrairement à de nombreux goûts, idées et modes imposés par la société - puisque les expériences liées aux langues, leurs connaissances et leur pratique divergent énormément d'une personne à l'autre. Dans ce qui suit, je voudrais expliquer par ordre chronologique quel rôle les langues ont joué dans ma vie, pourquoi je pense que je n'arrêterai jamais de les étudier activement et pourquoi elle donne du sens à mon existence. [...]
[...] Comment s'ouvrir à quelqu'un avec qui on n'a pas de langage commun ? Bien sûr, il existe un langage corporel - et dans la plupart des cas l'anglais - mais d'après mon expérience, le langage est la porte la plus directe vers le c?ur des gens. Et cela est valable même si ce n'est la langue maternelle d'aucun des acteurs concernés : il suffit que deux personnes partagent l'enthousiasme pour une troisième langue pour que leur relation devienne nettement plus intime. [...]
[...] Je pense ainsi à Jack Kerouac ou encore Georg Orwell par exemple. III. Espagnol Ma première exposition à l'espagnol s'est déroulée à l'école où je l'ai étudié durant 4 ans. Au départ, je pensais que cela serait facile car cette langue latine est proche du français - dans le vocabulaire surtout- mais rétrospectivement, je me dis que cette vision était fausse même si mes incompréhensions ont été heureuses en réalité dans la mesure où elle ne m'a pas paralysé ni frustré, comme c'est souvent le cas à l'école lorsqu'il s'agit d'apprendre de nouveaux contenus. [...]
[...] C'est alors que j'ai découvert une source de connaissances très riche : les podcasts. J'ai donc réalisé qu'il y avait de nombreuses fois dans la journée où je pouvais mettre mes écouteurs pour faire « d'une pierre deux coups », mais j'ai aussi vite réalisé qu'il était encore plus efficace de considérer cela comme une activité à part entière. A ce jour, je pense qu'il n'y a pas de meilleure pratique initiale que d'écouter un podcast (ou le livre audio d'une ?uvre que je connais bien) pour lequel il existe une transcription qui me permet de lire et d'écouter simultanément. [...]
[...] Durant les six premiers mois, ma contribution à toute conversation était très superficielle et j'en arrivais à une sorte d'épuisement mental : en parlant avec des personnes d'origine russe, concentrer mon attention sur des interlocuteurs que je ne comprenais pas bien consommait davantage d'énergie que la normale. Heureusement, cela n'a pas découragé les gens de continuer à me parler - ou, dans la plupart des cas, devant moi. Les corrections, explications et suggestions que j'ai reçues de mes connaissances russes m'ont fait prendre conscience d'un aspect fondamental de tout processus d'apprentissage : l'erreur comme facteur de progrès. Je voudrais insister sur ce point car j'ai remarqué des tendances perfectionnistes chez moi et chez les autres. [...]
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