Transhumanisme, théologie, commission théologique internationale, Église catholique, modification génétique, moralité, immoralité, éthique médicale
Ce document contient des réponses aux questions suivantes :
- Quel problème pose le texte de 2002 de la commission théologique internationale ?
- En quoi l'imago Dei pourrait-elle être une réponse aux défis des nouvelles technologies ?
- L'homme est-il à l'image de Dieu ?
- Pourquoi le transhumanisme constitue-t-il un problème moral ?
- Les entités naturelles ont-elles une finalité ?
- En quoi l'homme est-il différent ?
- Quel est le fondement de l'éthique médicale ?
[...] D'un point de vue physique, tout d'abord, l'homme se distingue des autres formes de vie par son intelligence. Il surpasse toute les espèces sur le plan cognitif, ce qui lui permet de se placer au sommet de la hiérarchie animale et de la différencier. L'homme peut ainsi accomplir des tâches beaucoup plus complexes, se projeter dans le futur, réfléchir par lui-même. Il possède par ailleurs des qualités spécifiques comme la créativité. L'homme se distingue également par sa capacité à la réflexion morale. [...]
[...] C'est ainsi que le qualifie le pape Benoît XVI dans une catéchèse de 2013. Les conceptions scientifiques récentes ont mis à mal cette idée, en affirmant que l'homme n'est que continuité de l'évolution qui le précède et le point de départ de l'évolution qui le succède. Les nombreuses avancées biologiques élucident tous les mystères qui relevaient anciennement d'une nature divine . L'homme est représenté comme un sujet autonome, qui se constitue lui-même, indépendamment de tout phénomène divin. Il n'apparait pas comme une finalité en soi, créé par Dieu pour lui ressembler. [...]
[...] Platon évoque l'idée d'une trinité composée de Dieu, du corps et de l'âme. Selon lui, l'âme serait à l'image de Dieu car elle est immatérielle et permet de connaitre les vérités éternelles. Pour Aristote, l'homme serait à l'image de Dieu en raison de sa capacité à être rationnel, à être moral, indépendamment de ses désirs. Cette capacité à la raison est vue comme une caractéristique divine. D'autres traits, propres à l'homme, évoquent parfois une inspiration divine . Par exemple, certains pensent que les capacités de l'homme à innover, à concevoir, à créer de la musique, de l'art, sont des formes d'expression de la nature créatrice de Dieu. [...]
[...] Les adaptations évolutives naturelles et humaines peuvent ainsi être interprétées comme des ajustements qui visent à atteindre une finalité, comme la reproduction et la survie. En outre, la dépendance entre diverses espèces et les écosystèmes suggère une harmonie et un équilibre qui pourraient être perçus comme ayant une finalité. Cependant, les entités naturelles sont le plus souvent perçus comme des phénomènes compris, prévisibles. Le fonctionnement de la nature se rapproche du processus mécanique qui ne nécessite pas de finalité intrinsèque. Elle suit des règles sans avoir de but. [...]
[...] Ces avancées technologiques, souvent considérées comme un progrès, participent à l'aliénation de l'homme. La démocratisation des écrans nous déconnecte de la réalité et de la nature, les fonctionnalités sans-fil nous privent de contacts physiques, les intelligences artificielles réfléchissent à notre place : l'homme n'est plus le bénéficiaire mais l'esclave de ces technologies. L'imago Dei, la croyance religieuse considérant que l'homme est fait à l'image de Dieu, peut constituer une réponse à ses questionnements. Tout d'abord, ce dogme réaffirme la valeur humaine et la dignité intrinsèque de chacun. [...]
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