Quand on cherche à savoir comment prier, on se heurte inévitablement à des difficultés qui paraissent insolubles et peuvent décourager. Rappelons les plus courantes, avant de chercher un chemin pour les dépasser. La prière est un dialogue… Mais Dieu ne répond pas, et la prière se trouve être un monologue. Le psalmiste ne dit-il pas d'ailleurs : Je crie vers toi et tu ne réponds pas. Tu restes sourd à mon appel ?
La prière est aussi définie comme une élévation de l'âme vers Dieu. Mais il suffit de vouloir prier pour que l'esprit voltige en tout sens absorbé par des réalités au ras des pâquerettes…
La prière est un cœur à cœur avec Dieu. Mais notre cœur, bien souvent, est sec. Et qu'appelle-t-on le cœur ? Par la prière, nous faisons connaître à Dieu nos besoins.
On trouve de nombreux conseils sur la prière qui sont de l'ordre de la doctrine ou de l'ordre de l'ordre de la pratique. Mais est-ce suffisant pour tenir dans la prière au fil des jours ? Qu'en est-il de la réalité de la prière ? Est-elle simplement un élément de notre vie parmi d'autres ?
[...] La prière s'ancre dans la foi, elle est nourrie par la charité et s'accomplit dans l'espérance. Le plus urgent pour que la prière grandisse dans notre cœur est l'approfondissement de la vie chrétienne. Cela ne peut se faire sans une conversion. Peut-être aussi, plus ou moins imprégnés que nous sommes par le subjectivisme ambiant, nous trompons-nous sur le visage de Dieu ? Si le sujet est perçu comme étant premier, un doute s'installe sur tout ce qui nous précède dans l'être, nous situe, nous détermine : il n'y a plus de Père[49]. [...]
[...] À travers ces expériences, le désir est progressivement transformé. De la recherche d'un plaisir à mesure humaine, d'une recherche intemporelle d'éternité, il devient désir de rejoindre le désir de celui qui s'est découvert à nous. Lorsque le cœur est touché par la Parole et lorsque le Seigneur, qui a été crucifié pour nous montrer le chemin de l'amour, est reconnu, accueilli comme celui qui attire notre désir et l'oriente, il y a conversion du désir. Le cœur est alors touché, l'affectivité spirituelle est mise en mouvement et la charité se propage comme une onde dans tout l'être jusque dans le corps ; les divers niveaux de l'affectivité sont à leur tour entraînés, polarisés par le Christ. [...]
[...] Ces pensées sont très précieuses pour un vrai progrès spirituel. Elles nous permettent de savoir ce qui attire notre désir : nous-mêmes ? La vie éternelle ? Des futilités ? La prière est donc le moment où nous apprenons à demander ce que le Seigneur veut nous donner pour notre bonheur ; le moment où le désir retrouve sa direction, où l'espérance le redresse vers son but. Et lorsque nous formulons notre prière, nous prenons conscience du progrès ou du recul fait dans ce désir. [...]
[...] Conclusion La prière est un don de Dieu, essentiel à notre vie. Elle s'enracine dans notre vocation : devenir fils dans le Fils, et elle nous oriente vers la vie divine que nous devons recevoir en partage. Elle est en quelque sorte la boussole de notre vie, puisque par elle nous vérifions si nous tendons bien vers l'épanouissement de notre être. Elle nous permet de savoir si nous sommes situés dans le bon axe ou s'il y a un redressement à opérer. [...]
[...] Dieu peut-il résister au désir de ses enfants, désir qu'il a lui-même mis dans leur cœur ? Nous devons prier encore comme le voyageur qui se hâte vers la patrie. Tant que nous vivons sur la terre, l'exil, la peine et l'angoisse, l'instabilité, l'inconnu et la solitude sont notre lot. Si nous gardons toujours présente à notre cœur la conscience de notre exil loin du Seigneur, notre désir de le rejoindre, de regagner enfin la patrie du bonheur sera plus vif ; il ne quittera plus notre cœur tendu en avant par l'espérance. [...]
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