Dans le film « Joue-la comme Beckam » de Gurinder Chadha, on voit évoluer avec humour et réalisme la vie de la classe moyenne sikhe à Southall, banlieue pendjabi de l'Est londonien. On y remarque notamment le père de Jessminder, officier à l'aéroport d'Heathrow avec son turban, ou encore les parents en train de prier devant un portrait du Gurû Nânak. En arrivant en Inde, la première image du touriste est souvent celle d'un sikh, chauffeur de taxi, volubile et impressionnant avec son turban. Ce même turban qui rappelle celui des prophètes de l'Ancien Testament. Qui sont-ils, ces hommes criant avant chaque combat Sta Sri Akal ! (« La vérité de l'Immortel ») ?
Les sikhs sont adeptes d'une religion originale et méconnue. Le sikhisme est l'une des quatre grandes religions de l'Inde. Le mot « Sikh» vient de la langue Pali et signifie disciple spirituel. À l'origine, le sikhisme était une secte du XVe siècle au Pendjab, crée par le poète Nânak (1469-1539). L'emblème du sikhisme représente deux sabres (symbole de la rapidité du fidèle à défendre sa foi) et un anneau (symbole de Dieu) fendu par un poignard à double tranchant. Les sikhs forment une communauté qui a réussi à prospérer dans le monde entier, mais qui reste majoritaire en Inde (1.75 % de la population représentant six millions d'habitants) et surtout au Pendjab, région arrosée par les affluents de l‘Indus qui est une des plus riches de l'Inde. Ils sont également présents en Grande-Bretagne (0.3 million), aux États-Unis (0.5 million) et au Canada. Néanmoins, l'influence dépasse la force numérique, car on les retrouve dans les grands métiers de l'industrie, du commerce, le sport, les transports... Ils jouissent d'un statut économique aisé qui dépasse la moyenne de l'Inde.
Le sikhisme a souvent été caractérisé à tort comme une religion syncrétique de l'Hindouisme et de l'Islam. Mais il est plus prudent de définir les caractéristiques propres de cette doctrine plutôt que de la réduire à ce symbole de conciliation. Pour cela il faut envisager le sikhisme dans son histoire. Certes, les sikhs forment une société minoritaire par rapport aux autres groupes religieux, néanmoins ils portent fièrement leur croyance. Leur religion s'imprègne certainement de l'Hindouisme et de l'Islam mais en aucun cas elle n'en est similaire. Ainsi en quoi la communauté sikhe est-elle singulière ? Les sikhs ont une religion particulière basée sur la dévotion enseignée par le guru. De plus, la structure de cette société demeure polyvalente depuis son origine. Enfin, leur vie spirituelle reste exclusive.
[...] La plupart des quartiers sikhs furent intégrés au Pakistan. Ce qui obligea en quelques semaines à 1.5 million de sikhs à émigrer vers le Pendjab indien, à cause des attaques de la Ligue Musulmane. Ils durent laisser leurs terres ancestrales, une véritable humiliation. La migration se fit dans des conditions désastreuses avec des attaques et pillages continuels des caravanes. Les sikhs virent la partition comme une injustice, se sentirent comme laissés pour compte. Ce qui les appela à la vengeance quelques années plus tard. [...]
[...] Né au Pendjab (alors partagé entre hindous et musulmans) son lieu de naissance reste l'objet de controverse. On peut tout de même affirmer qu'il passa son enfance dans le village de Talvandî (à soixante kilomètres de Lahore, aujourd'hui ville sous le nom de Nankara Sahib). Il est le fondateur du sikhisme. Son père était hindou de la caste des Khati, les commerçants. Très jeune il alla à Sultanpur où il devint l'intendant d'un propriétaire musulman. Il se maria et eut deux enfants. [...]
[...] Il doit être honnête, ne pas être corrompu ou user d'autres moyens malhonnêtes. Vand Chakna : partager avec les autres. Dans le culte les hommes et les femmes sont égaux. Un sikh doit aider les autres. Après la prière au temple, un repas commun gratuit (langar) est installé (préparé par les femmes à tour de rôle).Le langar est végétarien car les sikhs et les hindous ne mangent pas de viande. S'ils doivent en manger, l'animal doit être abattu sur le coup pour lui éviter de souffrir. [...]
[...] Ce n'est pas un rite à part entière, qui n'a rien à avoir avec ceux dans les temples, les cultes dans les moquées où les pèlerinages. Le seul lieu de culte est l'Homme. L'esprit de l'Homme (le manu) est prisonnier de ses prêches. Nanak proposa donc une discipline centrée sur la médiation, la remémoration (simarana), la répétition (Japu) du Nom divin. Cette discipline "le Nam Simram"(souvenir du Nom Divin) va assurer une élévation constante avec une série d'étapes ascendantes. La dernière étape est le Sach Khand ou le royaume de la Vérité. [...]
[...] L'Adi Granth est devenu l'autorité suprême et devient le onzième gourou en 1708 devenant le Guru Granth Sahib. La lecture du livre constitue le seul rituel sikh. Il est posé sur un coussin dans la salle de prière, vénéré par les fidèles qui lui déposent des offrandes. Quand il n'est pas utilisé il est drapé. Il est ouvert trois fois par jour, une page au hasard pour éviter les leçons divines choisit. Quand il est lu, un sikh se charge de le protéger des impuretés en agitant un éventail. [...]
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