La deuxième moitié du XIXe siècle a vu une restauration des Dominicaines du Grand Ordre en France, à partir des monastères de Nay (1806), de Langeac (1821) et de la rue de Charonne, 94 (1826). Les sœurs de ces trois monastères avaient survécu à la suppression des Ordres religieux au moment de la révolution de 1789.
Du monastère de Nay, partirent les fondatrices du monastère de Mauléon-Soule (1857). De nombreuses fondations se firent ensuite à partir de ces deux couvents. Dax (1862), Chinon (1864), Oullins (1868), Châtellerault (1880), Prouilhe (1880), à partir de Nay ; Arles - Lourdes (1878) à partir de Mauléon. Mais Mauléon aida plusieurs communautés (Cracovie ; Chinon) ainsi que le Tiers-Ordre régulier dominicain : Saint-Maximin et Bon-Secours de Belgique.
C'est à la fondation d'Arles-Lourdes que le présent travail est consacré, à travers les lettres du P. Potton à sœur Marie-Catherine, qui constituent le document principal des archives de Lourdes sur cette période.
Avant d'aborder les lettres du P. Potton à sœur Marie-Catherine, il est indispensable de présenter brièvement le P. Potton puis sœur Marie-Catherine. Celle-ci fera partie des fondatrices qui furent envoyées à Arles pour y établir un couvent de moniales dominicaines. La fondation s'étant faite à Arles, il est nécessaire aussi de donner quelques points de repère sur la présence dominicaine dans cette ville en cette deuxième moitié du XIXe siècle.
[...] Puisque vous êtes maintenant propriétaire, et seule propriétaire, il faut vous hâter de faire, sur papier timbré de 60 centimes, un testament, écrit tout entier de votre main, avec date et signature (Marie Jardel[131]), pour lequel vous instituerez légataire universelle Melle X et à son défaut Melle Y. Avec cela, si vous mourez, le couvent d'Arles pourra rattraper la propriété de son immeuble, en payant et quel que 100 francs de droits de mutation, et d'une manière sûre ; car votre famille n'attaquera pas le testament[132]. Mais, sans cette pièce, le couvent risquerait d'être fort embarrassé. D'ailleurs, nous espérons que vous vivrez longtemps. [...]
[...] Et en même temps, votre reçu vous rendait passibles d'une réclamation que vous auriez eu grand peine à décliner. Payer de votre argent, au lieu de recevoir, c'était une singulière conclusion de tant de belles promesses. C'est en commençant et avant de rien faire qu'il faut prendre ses sûretés, quand c'est possible. Souvent, plus tard, il est trop tard J'espère cependant que telle ne sera pas pour vous la fin de cette affaire laborieuse. Mais il est bien singulier que Melle Amé, maîtresse absolue de ses titres, qui ne sont, je crois, qu'une partie de ses promesses, ne vous les ait pas encore donnés, purement et simplement, sans demander nul reçu. [...]
[...] Veuillez continuer à prier pour moi, qui vous bénis paternellement en Jésus Marie. [1879] février. Carpentras. Ma fille, Je ne sais comment il se fait que Monsieur l'Archiprêtre m'ait si mal compris. Je lui ai dit, au contraire, que, en célébrant la messe de la communauté, le prêtre doit prendre, non seulement la couleur, mais encore l'Ordo et le missel dominicain. J'ai seulement ajouté que ce petit missel, plein de renvois et trop fin, était fort incommode. Mais ce n'était pas pour affaiblir, ou nier, la règle que je lui avais manifestée. [...]
[...] Il a été prieur du couvent de Toulouse (novembre 1858 à octobre 1861), prieur provincial de la province de France (du 24 décembre 1861 au 17 octobre 1865), puis transfilié à la province de Toulouse où il a résidé successivement à Toulouse, à la Sainte-Baume, puis à Bordeaux (dont la maison d'Arcachon était un vicariat). À Poitiers se trouvait un couvent de la province de Lyon (érection du couvent en 1868) (Cf. Ut diligatis, avril 1966, p. 77). De 1871 à 1880, c'était le couvent où se trouvaient les novices. Cette lettre porte la mention Sœur Catherine car elle devait être dans l'enveloppe contenant la lettre adressée à M. Marie-Agnès [Romeline Lassale]. Sœur Marie-Catherine est encore à Mauléon. Le départ pour Arles a eu lieu le 2 novembre 1878. [...]
[...] Potton vécut avec de jeunes frères en formation jusqu'à son élection comme provincial. On comprend qu'il ait été comme fasciné par le monastère de Mauléon dont la prieure, M. Marie-Agnès, faisait un bastion de la stricte observance. Son opposition farouche à l'esprit de Lacordaire trouvait de plus en M. Marie-Agnès une âme sœur. Son attrait pour Mauléon est dû aussi en partie au fait que l'homme d'action qui sommeillait en lui n'avait pas l'occasion de déployer ses talents, dans sa charge de Père maître. [...]
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