Les mésaventures du monastère de Notre-Dame-de-Grâce d'Arles (1878-1888)

Résumé du document

Des moniales du monastère de Mauléon arrivent à Arles en novembre 1878 pour y faire une fondation. Les dominicains n'y avaient pas de couvent, mais quelques Pères venaient y prêcher, à l'occasion du carême notamment. La vie dominicaine était pourtant déjà présente dans cette ville depuis une vingtaine d'années, par les autres branches de la famille dominicaine.

L'abbé Trichaud, directeur du Tiers-Ordre séculier dominicain, fonda un couvent de sœurs tertiaires dominicaines à Arles, en 1857. Il construisit un couvent sur les ruines de l'abbaye qui entoure l'église Saint-Césaire, pendant que quelques tertiaires allaient se former à Cette. Le couvent a été inauguré le 5 octobre 1858. À la demande du P. Cormier, les sœurs enseignantes du Tiers-Ordre de Cette viennent les aider. Mais la communauté n'avait pas bonne réputation dans la ville. L'évêché aussi bien que le P. Cormier eut des difficultés avec elles. Après un transfert à Mazan (Vaucluse), la communauté disparut.

Extraits

[...] Sœur Marie-Catherine commençait à se décourager devant toutes ces tentatives qui avortaient les unes après les autres. Le P. Potton fait donc le point avec elle sur la situation. Il trouve que le bilan du monastère est positif : les finances sont prospères, les capitaux ont monté rapidement en trois ans, le provisoire présent est relativement bien, même si on peut désirer mieux. Il considère donc que ses plaintes sont inconsidérées. Un nouveau projet pointa alors à l'horizon ; il venait cette fois de l'évêque. Il aurait voulu installer les sœurs à Saint-Rémy (P.-MC 07/05/86). [...]

[...] Il entre en 1851 au grand séminaire d'Orléans et il est ordonné prêtre en 1856. Le soir de l'ordination, il fait part de sa décision de rentrer chez les dominicains. Il fait profession en 1857. Il est maître des novices, prieur (à Marseille : 1874-1878 ; à Saint-Maximin : 1889-1891), provincial de la province de Toulouse (1865-1869 ; 1869-1874 ; 1878-1882). Après avoir été collaborateur du Maître de l'Ordre, il est élu lui-même à cette charge en 1904, à l'âge de soixante-douze ans. [...]

[...] Ce serait, je crois la seule manière d'avoir un couvent régulier et bien bâti, et de procéder avec prudence et économie. Il n'y a pas de mal, si on est peu à son aise en commençant. Voyez donc vous-même, d'après ces données-là ce que vous avez à faire (08/11/63). Mais lorsque le projet d'Arles s'est présenté, sœur Marie Agnès a agi, selon son habitude, par impulsivité ; sous le coup du charme de Melle Amé, elle a oublié tous les conseils de prudence qu'elle avait reçus ! La fondation d'Arles a donc été un échec, même si grâce au P. [...]

[...] Ainsi s'achevèrent les tribulations du monastère d'Arles. Mais le logement n'était pas le seul problème auquel les sœurs eurent à faire face. Les difficultés financières et le petit nombre d'entrées au noviciat s'y ajoutaient. Difficultés financières Des promesses sans consistance Les sœurs, en quittant Mauléon, comptaient sur les promesses de Melle Amé pour faire face aux dépenses qu'impliquait une fondation. Mais la réalité fut tout autre. En mai 1879, celle-ci propose un procédé qui étonne les sœurs : L'an du Seigneur 1879, le 15 du mois de mai, la Très Révérende Mère prieure a soumis au conseil les propositions suivantes faites par Melle Antoinette Amé : Les obligations sur le Crédit foncier représentant la somme de francs, dont elle nous fait la rente, nous seront remises pour que nous en fassions constatation, et puis lui seront rendues comme un dépôt jusqu'à sa mort, où, seulement alors la communauté en deviendra propriétaire avec noms des Révérendes MM. [...]

[...] Annales du couvent de Lourdes, p Annales du couvent d'Arles, p. 59-60. Ibid., p Ibid., p Annales de Mauléon IV, p Le papier à entête utilisé par le P. Colchen pour la visite canonique de 1886 porte comme adresse 11 rue Saint-Laurent C'est actuellement la rue Laurent-Bonnement. Sur la rue Saint-Laurent, voir Bulletin des amis du vieil Arles, Pour la protection de son patrimoine historique et esthétique, siège social : Maison Paulo Neruda rue du 4 septembre Arles, Juin 1983, p Annales du couvent de Lourdes, p. [...]