Le christianisme a rendu caduques certaines réalités du judaïsme, mais il s'y appuie. On n'a plus la Terre Sainte, le pèlerinage, car notre façon de vivre dans le mystère de Dieu entend dépasser tous les signes matériels de sacralité : en effet, nous avons « Lui » qui est parmi nous toujours. Le christianisme a tenté de se défaire de tout un symbolisme charnel. Mais on s'appuie quand même là-dessus dans nos rites.
Il est donc important, pour comprendre la liturgie chrétienne, de commencer par étudier la liturgie juive, et tout particulièrement les fêtes, car elles sont l'expression de l'alliance de Dieu et de l'homme, d'un point de vue symbolique et cultuel.
Deux expériences — deux tensions — sont fondamentales dans la Bible et vont apparaître tout au long de notre étude : l'expérience de la foi est un mouvement perpétuel entre un exil et une rédemption et au coeur même de cet exil apparaissent des signes de libération ; et dans la libération elle-même, on prend conscience qu'elle ne peut jamais être définitive : elle est toujours tendue vers un avenir, à travers des signes, des symboles (Terre, Ville, Temple, Messie).
[...] Trans : on ne passe pas de l'histoire sainte à l'expérience de quelque chose qui est de l'ordre de l'éternité sans une expérience pascale avec le peuple d'Israël par l'intermédiaire d'un voyant qui est le prophète. Ce signe dit l'infini mais par ses quatre lettres il nous introduit dans un certain verbe d'action : être avec. Dieu est avec nous, il nous accompagne dans notre histoire pascale (Ex 16-17). Nous allons reprendre les quatre moments de la séquence fondatrice : a. Un déchirement : un exode, un passage. C'est un commencement : on quitte une expérience spirituelle et un lieu. [...]
[...] Là est l'originalité de la révélation du Dieu Unique par rapport à d'autres religions. Le Nom de Dieu est ineffable, mais il est l'appel de Dieu adressé à l'homme en détresse (Moïse le fuyard en état d'errance Ex 11-2). Ce nom a quelque rapport avec la voix qui avait mis en route Abraham, Isaac et Jacob (Ex 15). C'est la voix qui entraîne l'humanité. Je suis invité à rentrer dans le mystère de l'alliance du Nom ineffable, alliance Transhistorique : Historique : la séquence fondatrice est présentée et comprise comme des événements d'histoire et les traditions ont conscience qu'elles sont dans l'histoire religieuse. [...]
[...] La tragédie n'a pas dit son dernier mot. C'est précisément dans cette condition exilique que d'Ur (Gn 11, 3l) (figure de ce qui sort de Babel) va sortir une nouvelle figure de l'homme. L'homme abrahamique est un homme du passage (Gn 12, 1). C'est un être qui s'arrache du dédale où il perd le sens et qui aspire à une promesse, qui obéir à cet appel que le Seigneur lui adresse pour aller vers un lieu de plénitude et de promesse. [...]
[...] L'orge déjà poussait. De telle sorte que lorsque vous allez arriver au pied de la montagne, vous allez entrer dans un autre monde qui a son secret enseignement à nous dire. Donc le temps qui sépare Pâques de Pentecôte est de quelque manière le temps de plénitude, mais il s'ouvre vers une plénitude dont je n'ai pas idée, qui va être la plénitude du froment. La plénitude positive, c'est 1'engrangement de la céréale par excellence, le blé, qui est signifié par la Pentecôte (Ex 34, 22). [...]
[...] Il aura la lumière intérieure qui lui permettra de monter vers la Terre sainte. L'histoire fondatrice délivre une communication de vie divine dans l'alliance, qui est un cheminement (voir l'importance du signe du chemin qui traverse toute la Bible). Ce cheminement est une proposition de vie, une proposition de plénitude, qui invite l'homme à s'ancrer dans l'histoire. L'homme va traverser tous les déserts de la vie et accéder au lieu de plénitude messianique par Sawouot. Nous sommes tous jusqu'à la fin des temps greffés sur cette origine de Sawouot qui nous donne l'orientation, la direction. [...]
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