« Du milliard de musulmans approximativement recensé à la surface du globe, un dixième environ se réclame du chiisme ; pourtant, personne, hormis quelques spécialistes, n'avait prêté grande attention aux chiites avant la révolution islamique iranienne. L'intérêt subit porté au chiisme est naturellement une conséquence des événements politiques et des craintes connexes, les bastions du chiisme – Irak, Iran et Arabie orientale – étant également les principaux producteurs de pétrole du Proche-Orient. L'islam chiite représente une force explosive dans le domaine politique dans la mesure où il est persuadé d'être le champion de la cause des « humiliés » contre les « puissants », les oppresseurs, les tyrans et les exploiteurs de toute nature à travers le monde – lutte pour laquelle la tradition chiite offre non seulement toute une série de paradigmes de la souffrance et de la révolte comme échantillon et modèles, mais également l'utopie du juste règne de l'imam occulté, le Mahdi qui comblera la terre de justice et d'équité autant qu'elle est actuellement remplie d'injustice et de tyrannie ».
Ainsi, selon l'auteur, le Chiisme s'est révélé comme une force politique à ne pas négliger et à part entière, avec une doctrine singulière, concentré autour de la théorie de l'Imamat.
De ce fait, à côté du Sunnisme et du Kharidjisme, le Chiisme forme lui aussi une des principales branches de la religion musulmane. Ce dernier se décompose en plusieurs mouvements : l'Ismaélisme, le Zaydisme… mais celui qui nous intéresse est le Chiisme duodécimain et est le plus répandu du courant chiite. Ce courant, débutant en 874 avec l'occultation mineure du douzième imam, correspond à la croyance en l'existence de douze imams et ne doit pas être confondu avec le Chiisme septimanien, par exemple. Le Chiisme duodécimain a développé ainsi une théorie fondamentale : la théorie des douze imams, appelé aussi théorie de l'Imamat et ce système de l'imamat chiite correspond au principe de conduite religieuse et politique par les imams eux-mêmes.
Ces Imams ont des caractéristiques bien précises, car ils sont à la fois infaillibles, Saints et guident la communauté des croyants après la mort du Prophète Muhammad. Ils sont donc, selon cette théorie, les successeurs légitimes du Prophète et les mainteneurs du Livre, c'est-à-dire qu'ils détiennent les secrets ésotériques du Coran.
[...] Conclusion Il faut retenir que le chiisme est né dans le milieu arabe de Koufa et qu'il ne peut être considéré ni comme l'expression d'une mentalité iranienne ainsi qu'on l'a pensé longtemps, ni comme une vengeance de l'iranité aryenne contre l'islam et les Arabes : le phénomène chiite est dans ses racines tout aussi arabe que l'Islam lui-même Ainsi, le chiisme est bien né dans le monde arabe, en Irak, mais face à l'hégémonie sunnite elle s'est déplacée à l'est, vers l'Iran, mais pas seulement. Le Liban faisant partie du monde arabe est aussi un grand bastion du chiisme duodécimain. [...]
[...] Donc, nous verrons que cette théorie est au fondement de la pensée politique et du pouvoir politique chiite duodécimain. Ainsi, la problématique est la suivante : qu'est-ce que la Théorie de l'Imamat dans le mouvement chiite duodécimain et qu'elle est sa relation avec le pouvoir politique ? En conséquence, dans un premier temps, nous allons parler de l'Imamat dans la théorie du Chiisme duodécimain Puis, dans un second temps, nous nous attarderons sur les implications politiques de la théorie chiite duodécimaine de l'Imamat (II). [...]
[...] Ce dernier se décompose en plusieurs mouvements : l'Ismaélisme, le Zaydisme mais celui qui nous intéresse est le Chiisme duodécimain et est le plus répandu du courant chiite. Ce courant, débutant en 874 avec l'occultation mineure du douzième imam, correspond à la croyance en l'existence de douze imams et ne doit pas être confondu avec le Chiisme septimanien[2], par exemple. Le Chiisme duodécimain a développé ainsi une théorie fondamentale : la théorie des douze imams, appelée aussi théorie de l'Imamat et ce système de l'imamat chiite correspond au principe de conduite religieuse et politique par les imams eux-mêmes. [...]
[...] Car c'est à travers cet événement, que les aspirations du chiisme duodécimain ont pris tout leur sens. En effet l'arrivée au pouvoir des Oulémas, a permis la réalisation d'une théocratie directe, et non plus des solutions provisoires qui avaient prévalu jusque- là. De plus, le rôle de représentant des Oulémas qui s'était développé et renforcé durant des siècles trouve son aboutissement dans l'exercice direct du pouvoir politique. L'Iran n'est pas le seul Etat à rencontrer une forte population chiite de tradition duodécimaine, il y a aussi le Liban. [...]
[...] Il a une grande importance, car il est à la fois à l'origine des sciences ésotériques, du Fiqh duodécimain (Jafarisme), mais aussi du concept de Taqiyya, c'est-à-dire du droit de dissimulation de la foi de la part d'un fidèle si celui-ci est en danger. Ainsi, on constate bien que l'élaboration de la doctrine est liée à ce contexte historique particulier. En effet, il y a eu deux insurrections. Muktar et Zayd se sont revendiqués comme candidats légitimes par le sang. Donc, il y a eu également une grande nécessité de mettre en place un mécanisme de désignation, via ce que l'on appellera plus tard la théorie de l'imamat. [...]
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