Laïcité au Moyen-Age arabe, Ibn Khaldoun, Averroès, Mu’tazila, philosophie arabe
Cette étude s'est fixé un certain nombre d'objectifs généraux qui résident dans les axes suivants:
-Nous savions que les théories laïques arabes modernes avaient été fondées au XIXème siècle, à partir de textes issus de développements historiques essentiellement européens.
-Moyen-Age arabe dans lequel ont évolué entre autres Averroès et Ibn Khaldoun, fut une période difficile pour tous ceux qui (dans une moindre mesure toutefois qu'en Europe, où l'Inquisition sévissait) pensaient autrement et refusaient la pensée unique imposée par la doctrine religieuse.
Après avoir évoqué le cheminement historique particulier de la région arabe, nous avions établi que celle-ci aurait pu adopter certaines idées européennes en vue d'établir une laïcité arabe. Le caractère laïc de grands courants politiques du Moyen-Orient fut l'œuvre de précurseurs de l'activité politique, en grande partie chrétiens, dans cette région de la fin XIXème, début XXème.
Déjà sous l'empire ottoman existaient des associations comme la "ligue de la Patrie", qui préconisait un nationalisme arabe laïc. On y voyait une volonté de conférer à la région arabe une certaine émancipation face à l'Islam omniprésent.
[...] Pour ce qui est de l'Angleterre, une loi sur la tolérance (1689) suit la révolution anti-monarchique. Dans ce pays, les Lumières du XVIIIe siècle apparaissent davantage comme une contestation interne de la religion (ibidem). En France, l'Edit de Nantes (1598) donnait aux protestants minoritaires des droits qu'aucune autre minorité religieuse ne possédait alors en Europe. Sa révocation en 1685 a mis la minorité protestante dans une situation d'intolérance qui n'avait plus d'équivalent européen, au tournant du XVIIème et XVIIIème siècles. [...]
[...] 271-331, cité par Badawi), `Abdurrahmân Badawi (ibidem) estime que s'il abonde dans le même sens, contrairement à Mehren qui s'appuya exclusivement sur le Tahâfut al- tahâfut, Asin met à contribution tous les textes essentiels d'Ibn Rushd sur la question ; il les reproduit même in extenso, en traduction espagnole, en les comparant avec les textes parallèles de saint Thomas d'Aquin. Asin s'inscrit en faux contre le jugement de Renan, accusant celui-ci d'avoir exagéré le rationalisme d'Ibn Rushd (ibidem) Le Fasl al-maqâl est l'une des œuvres la plus étudiée d'Averroès. M. Geoffroy l'a notamment traduit. Qu'est-ce que le Fasl al-maqâl ? s'interroge-t-il dans l'introduction de son ouvrage. [...]
[...] Il vient au monde à Cordoue, en 1126. Fils de notable, il est appelé à continuer la tradition familiale d'homme de religion dans une Andalousie dominée par les Almoravides, Berbères du Sénégal installés en Afrique du Nord et que les hommes de religion andalous auraient appelés à la rescousse dans la péninsule Ibérique dans l'espoir d'endiguer l'avancée des royaumes chrétiens du Nord. Marc Geoffroy confirme que Ibn Rushd a passé vingt ans quand, surgie du Sud marocain, une nouvelle dynastie berbère fondit sur l'Afrique septentrionale et l'Espagne : les muwahhidûn (champions de l' »unicité divine) ou Almohades. [...]
[...] Or Ibn Khaldoun n'est pas Descartes ni Montesquieu (ibidem) 3. Un Tome III religieux Certes, insiste Yves Lacoste (1996, 244), il est remarquable de constater que malgré leur taille et leur importance, les passages inspirés par le mouvement dévot n'exercent qu'une influence extrêmement limitée sur la méthode proprement historique d'Ibn Khaldoun. En revanche, le Tome III des Prolégomènes, qui est essentiellement consacré aux problèmes philosophiques, à la jurisprudence, à la théologie et à la littérature est entièrement sous l'influence des théories religieuses et mystiques qui apparaissent en quelque sorte confinées dans ce seul domaine. [...]
[...] Il faudra pour cela être en mesure d'appréhender et d'intégrer les idées d'Averroès et d'Ibn Khaldoun dans le sens d'une pensée laïque arabe cohérente. Quelle histoire Lucien Febvre entreprend-il de nous faire entendre le discours ? se demande. Et citant l'auteur de Luther : Le style de Luther, c'est le style de l'époque (Luther, avant-propos), il déclare que selon lui, interroger Luther, c'est comprendre son style, c'est-à-dire celui de son époque : Poser à Luther ses propres questions, non les nôtres. [...]
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